Notre tour d’Europe des musées continue avec ce musée Lamborghini récemment rénové. Situé sur les terres automobiles de Modène à Sant’Agata Bolognese en Italie, non loin des fiefs de Ferrari et de Pagani, le Museo Lamborghini permet de se plonger dans l’histoire de la marque Automobili Lamborghini créée par Ferruccio Lamborghini en 1963. Au menu : des concept cars, des voitures de courses, des modèles rares, des moteurs et une histoire passionnante.
A l’occasion des 50 ans de la Lamborghini Miura, la disposition et les décors du musée ont été entièrement rénovés, offrant une nouvelle expérience aux visiteurs, notamment via de nouvelles expositions et des activités multimédias.
Le nouveau Musée Lamborghini
Le Musée Lamborghini, ouvert en 2001, a été entièrement rénové pour créer une expérience authentique, qui emmène les visiteurs sur 2 niveaux dans un voyage du passé vers le futur de Lamborghini. Le nouveau concept a un impact immédiat sur les visiteurs, avec des sols blancs et des tons de gris sur les murs faisant ressortir les couleurs des véhicules et d’autres affichages, inspirés par les couleurs les plus brillantes de l’histoire de Lamborghini. Réalisée en un temps record et avec une perturbation minimale pour les nombreux visiteurs, la nouvelle disposition et la nouvelle décoration ont été mis en œuvre avec le soutien de la société spécialisée ETT Solutions et gérés par Antonio Ghini, un expert bien connu dans le secteur.
Le musée se situe au niveau de l’entrée principale de l’usine Lamborghini. On y accède uniquement à pieds, un premier parking se trouvant à l’extrémité de l’usine sur la droite, à côté de l’entrée des livraisons.
L’entrée du musée
Une fois être entré dans l’enceinte de l’usine via la grande allée, on se dirige naturellement vers l’accueil de l’usine. L’entrée du musée, qui est bien indiquée, se trouve légèrement à droite. Une Lamborghini Centenario m’accueille et je rentre tout de suite dans l’ambiance.
Le hall d’entrée du musée met en valeur différentes miniatures de carrosserie de la Lamborghini Aventador, avec différentes teintes de carrosserie. Des casiers de rangement sont à disposition, notamment pour les motards.
Un gros logo Lamborghini indique que je suis au bon endroit, tout comme la grande affiche du Centro Stile de Lamborghini.
Une charmante employée du musée m’accueille et m’indique le chemin afin de démarrer la visite des 2 étages (rez-de-chaussée et 1er niveau). Pour les familles venant avec des enfants, elles se font remettre un cadeau pour chaque enfant qui sera fortement apprécié : un fanion des 50 ans de la marque Lamborghini. Cette attention est appréciable et on voit la différence de mentalité par rapport à la marque voisine de Maranello où rien n’est gratuit. C’est ce qui séduit dans ce musée : la marque chouchoute ses visiteurs !
En face de l’accueil du musée, sont exposées 5 grosses miniatures de modèles Lamborghini provenant de l’atelier de design, faites en bois.
On trouve une Lamborghini Diablo de 1989 à carrosserie Bertone, conçue par Marcello Gandini.
Puis à ses côtés se trouve la maquette de la Lamborghini Diablo Concept de 1988 à carrosserie Italdesign, conçue par Giorgetto Giugiaro.
La 3ème miniature de ce niveau est la Lamborghini P140 à carrosserie Bertone, conçue par Marc Deschamps.
En dessous se tiennent 2 autres modèles en bois. Le premier est une Lamborghini Countach de 1973 à carrosserie Bertone, conçue par Marcello Gandini.
La seconde miniature est la plus belle pièce de la collection : une Lamborghini 350 GT de 1963 en bois verni, avec une carrosserie Carrozzeria Touring Superlegerra, conçue par Carlo Felice Bianchi Anderloni.
On entre dans le musée par un couloir avec un mur d’images sur la droite projetant des vidéos et surtout des sons des modèles Aventador et Huracán rugissant dans une atmosphère typiquement Emilienne, la région de Sant’Agata Bolognese.
On débouche ensuite sur une magnifique Lamborghini 350 GT de 1963 qui a été la première Lamborghini a être produite. La visite démarre par le premier hall d’exposition du rez-de-chaussée.
Le rez-de-chaussée
Le premier véhicule exposé est le modèle qui a lancé la légende des voitures Lamborghini : la 350 GT de 1963, modèle dérivé du prototype 350 GTV. Motorisée par un V12 de 3.5 l, développant 280 ch et atteignant 250 km/h, elle n’a été produite qu’à 120 exemplaires entre 1964 et 1966 par la Carrozzeria Touring.
Sur le côté, une grande fresque murale, où le CEO de Lamborghini – Stefano Domenicali – souhaite la bienvenue, met en avant les 8 piliers de la marque : Passion et Challenge, Vision et Style, Qualité et Technologie, Innovation et Respect.
La visite se poursuit à gauche de la salle dans un ordre chronologique, du plus vieux modèle au plus récent. On découvre une Lamborghini P250 Urraco, présentée en 1970 et produite de 1972 à 1979 à 795 exemplaires.
Ce coupé 2+2 signé Bertone était une version équipée d’un plus petit moteur V8 à cause de la crise pétrolière des années 1970. 3 moteurs furent fabriquées pour cette voiture : 2.5 l (220 ch), puis 3.0 l (250 ch) et enfin 2.0 l (180 ch) pour le seul marché italien où les taxes étaient élevées.
En dessous du gros logo du musée, une voiture très importante dans l’histoire de Lamborghini pose fièrement : la Lamborghini Miura P400 SV (SuperVeloce) qui a fêté ses 50 ans en 2016. Ce modèle n’a été produit qu’entre 1971 et 1972. Cette version sportive et rare de la Miura (150 exemplaires) est motorisée par un 4.0 l V12 de 385 ch, pouvant atteindre les 290 km/h!
On se dirige ensuite vers une autre modèle mythique : la Lamborghini Diablo 6.0 SE de 2001. Il s’agit de la dernière version de la Diablo produite, motorisée par un 6.0 l V12 de 575 ch la propulsant à 330 km/h. SE signifie « Special Edition ». Elle a été présentée au salon de l’auto de Genève 2001 et produite à seulement 42 exemplaires. Cette édition spéciale n’était vendue qu’avec deux teintes : Oro Elios (or) et Marrone Eklipsis (marron). Le modèle présenté est le dernier modèle Diablo sorti des chaines de production. Des éléments en fibre de carbone étaient ajoutés. La Diablo a été produite à 2898 exemplaires, de 1990 à 2001.
Le prochain véhicule est peut connu, il s’agit d’un concept car by Giugiaro : la Lamborghini Calà de 1995. Conçue par Marcello Gandini en 1988, la Lamborghini P140 devait être à l’origine produite en série, pour se placer sur le marché des voitures sportives plus abordables, en embarquant un moteur V10 de 4.0 l développant 370 ch. Il s’agit du premier moteur V10 développé par Lamborghini. La voiture possède un toit amovible et une monocoque rivetée en aluminium. Une version à 4 roues motrices était aussi étudiée. En 1987, avec le rachat de Lamborghini par le groupe Chrysler, le projet P140 a été abandonné. Seuls 4 exemplaires ont été fabriqués. En 1995, le designer Gorgetto Giugiaro présente la Lamborghini Calà qui ne sera malheureusement pas produite.
Le prochain modèle est digne d’une Batmobile. Lamborghini a produit un démonstrateur technologique en avance sur son temps : la Lamborghini Sesto Elemento de 2010. Son nom fait référence au « Sixième élément » du tableau périodique : le carbone. Sa carrosserie en fibre de carbone la compose en grande partie. Elle est motorisée par le 5.2 l V10 de la Gallardo, produisant 570 ch. Ne pesant que 990 kg, la voiture peut très rapidement dépasser les 300 km/h. Le 0 à 100 km/h est atteint en seulement 2,5 s. La voiture est très joueuse et les sensations de conduite sont au rendez-vous. En 2013, Lamborghini a décidé de produire 20 exemplaires de cette voiture, non homologuée pour la conduite sur route ouverte.
La Lamborghini LPI 910-4 Asterion de 2014 est le prochain modèle exposé. Cette voiture est un concept car présenté au Mondial de l’automobile de Paris 2014, mettant en avant l’architecture hybride de Lamborghini. C’est une petite révolution chez Lamborghini, habituée à fabriqué des voitures avec de gros moteurs V10 et V12. Le terme Asterion vient de la mythologie grecque, étant le nom propre du Minotaure : un monstre hybride légendaire étant mi homme mi taureau. L’Asterion est motorisée par un V10 de 5,2 l combiné avec 3 moteurs électriques. La puissance totale est de 910 ch transmise à la route via 4 roues motrices. Elle possède une autonomie de 50 km en mode 100 % électrique. Sa vitesse maximale est de 320 km/h.
Toujours au rez-de-chaussée, on se tourne vers l’avenir de la marque qui prend un nouveau virage en augmentant fortement sa production avec l’apparition d’un SUV sportif, dérivé du concept car Urus. L’usine est d’ailleurs en forte expansion et en travaux pour pouvoir le produire à partir de 2018.
Le concept car Lamborghini Urus a été présenté au salon de Pékin 2012. Il est motorisé par un V8 bi-turbo développant environ 600 ch. Il utilise beaucoup de carbone et met en avant de nouvelles technologies numériques, annonçant un nouveau futur modèle en 2018.
Afin de mettre en avant cette avancée dans le futur, 2 modèles sans exposés côte à côte : la Lamborghini Urus, le premier concept de SUV de Lamborghini et la fameuse Lamborghini LM 002, le précurseur de tous les SUV. La Lamborghini Cheetah, le premier prototype du futur LM 002, a été créée en 1977 lorsque le terme SUV n’avait pas encore été inventé. Ce véhicule a été conçu pour répondre à un appel d’offres de l’armée américaine. Le Humvee américain avait été préféré.
Lamborghini a tout de même produit, de 1986 à 1992, 300 exemplaires civils (dont 157 avec l’injection directe), très appréciés dans les pays du Golfe Persique. Il a un moteur 5.2 l V12 développant 420 ch puis 440 ch (avec l’injection directe), propulsant le lourd LM 002 à plus de 200 km/h.
Sur la droite du gros 4×4, un « arbre généalogique » de tous les modèles Lamborghini créés depuis plus de 50 ans, est affiché comme un grand morceau d’art mural.
Avec des graphismes saisissants, l’histoire de la marque Lamborghini est retracée à travers les modèles qu’elle a produits depuis 1963. Les catégories des véhicules sont mis en avant : 2 roues motrices, 4 roues motrices, types de moteurs, types de carrosseries, …
Quatre écrans donnent aux visiteurs un aperçu de toutes les voitures Lamborghini, avec leurs caractéristiques techniques. C’est très enrichissant de découvrir tous ces détails.
On arrive ensuite à l’exposition des moteurs les plus célèbres de l’histoire de Lamborghini. 6 moteurs sont exposés, relatant différentes époques et faits d’arme de la marque.
Le plus gros moteur – V12 Spirit of Norway – est celui d’un bateau de course – le Spirit of Norway – un gros catamaran aux performances hallucinantes. Dès 1968, Ferruccio Lamborghini commença a équipé des bateaux avec ses moteurs. Le premier fut un Riva équipé du moteur V12 de la Lamborghini 400 GT. Le moteur présenté est l’un des 2 moteurs du catamaran de course de 1999, accouplés à une transmission Lamborghini électro-pneumatique à 6 rapports. Chaque moteur développe 850 ch permettant au bateau de filer à 141 nœuds (environ 254 km/h).
Le second moteur est celui d’une Formule 1 : un moteur 3.5 l V12 (710 ch) de 1991. Ce moteur de course a été conçu par Mauro Forghieri. Il a couru lors de 80 courses dans différentes écuries (Lola-Larousse, Lotus, Ligier, Minardi, Lambo F1) de 1989 à 1993.
Le 3ème moteur exposé est le moteur L240 2.5 l V8 de la Lamborghini Urraco. Il est présenté assemblé avec l’échappement, la transmission, et la suspension avec les freins. Son montage sur le véhicule était ainsi facilité.
Les 3 autres moteurs Lamborghini sont le 4.0 l V12 (350 ch) de la Miura de 1966, le 6.2 l V12 (640 ch) de la Murciélago LP-640 de 2006 et le 5.2 l V10 (560 ch) de la Gallardo LP-560 de 2003.
Le dernier véhicule de cette exposition est très spécial et futuriste : la Lamborghini Egoista de 2013. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un véhicule pour une seule personne voulant se faire plaisir dans son coin.
Développé par Walter de Silva, l’ancien responsable du design du Groupe Volkswagen jusqu’en 2015, ce concept car a été dévoilé la 11 mai 2013 à l’occasion du 50ème anniversaire de Lamborghini. Son design évoque un taureau en train de charger. La voiture est motorisée par un V10 de 5.2 l développant 600 ch. De nombreux éléments aéronautiques sont présents, montrant l’origine de l’inspiration du designer.
Dans un coin de cette salle se trouve l’accueil des visites des chaines de production. Un plan de l’usine est affiché et des casiers permettent de ranger des affaires, notamment les appareils photos et vidéos qui sont interdits dans l’usine.
Ce véhicule clôt la visite du rez-de-chaussée. Un grand escalier en colimaçon permet de se rendre au 1er étage pour la suite de la visite avec des modèles d’exception et de course que je vous présenterais très prochainement.