Essai longue durée – Pneu hiver Michelin Alpin 5

Essai longue durée – Pneu hiver Michelin Alpin 5

Roulant beaucoup tout au long de l’année dans le cadre de mes différentes activités, cela fait 3 ans que j’utilise à chaque hiver (de octobre/novembre à mars/avril) des pneus hiver Michelin Alpin 5 sur ma voiture de tous les jours. En cette veille hivernale, un bilan objectif et subjectif basé sur mon expérience de conduite s’impose.

Présentation du pneu hiver Michelin Alpin 5
Le pneu Michelin Alpin 5 apparu en 2014 était l’un des pneus hiver de référence jusqu’à quelques mois avec l’arrivée de nouveaux pneus concurrents plus avancés comme le Continental WinterContact TS 860.

L’Alpin 5 est la cinquième génération de pneu hiver destiné aux pays européens dont la saison hivernale est à dominante « routes noires », c’est-à-dire non recouvertes de neige ou de glaces durant plusieurs mois.

Excellent à la fois sur sols secs, mouillés et sur la neige, le pneu Michelin Alpin 5 bénéficie de deux avancées technologies. L’une touche à la conception de la «sculpture» de gomme de la bande roulement (en termes simples, il s’agit des dessins de la gomme de la bande de roulement en V, partie du pneu en contact avec la route), permettant un grip maximal. L’autre réside dans le composé même du mélange de gomme. Le nouveau mélange de gomme fait appel à la technologie Hélio Compound de 4ème génération de Michelin. Le mélange (ou souvent appelé compound) contient de l’huile de tournesol qui permet d’optimiser le fonctionnement du pneu à basse température.

Pour une bonne adhérence sur sol mouillé froid, le mélange de gomme doit comporter une forte charge de silice. Michelin a choisi, pour la première fois dans une gamme de pneumatiques Hiver, d’ajouter des élastomères fonctionnels dans son mélange de gomme. C’est l’lnnovative Tread Compound Technology.

Avec toutes ces innovations, le pneu Michelin Alpin 5 était le roi du pneu lors de sa sortie. Mais que vaut-il sur une longue durée?

Essai de longue durée
Lors de sa sortie, j’avais eu le privilège d’être invité par Michelin à essayer ce pneu dans son centre d’essais de Ladoux à côté de Clermont-Ferrand.

Après avoir bien compris ses spécificités via une présentation approfondie (voir article présentation pneu Michelin Alpin 5) par des ingénieurs et des essayeurs, j’ai pu tester ce pneu dans des conditions hivernales que nous côtoyons souvent pour une grande majorité de français : un temps humide aux alentours de 8°C.

Je vous invite à lire mes essais sur son incroyable accroche sur sol mouillé via cet article des essais pneu hiver Alpin 5.

Conquis par ces performances, j’ai décidé de faire monter quelques mois plus tard 4 pneus hiver Michelin Alpin 5 (et non pas 2 comme certains le font!!!) sur ma précédente voiture de tous les jours, une VW Golf 6 chaussée de pneus en 205/55 R16 91 H.

J’ai ainsi pu rouler avec ces pneus hiver durant 2 saisons, de 2014 à 2016. Puis ayant changé de voiture l’année dernière, j’ai repris des pneus Michelin Alpin 5 pour ma nouvelle VW Golf 7 SW toujours dans la même dimension. J’ai ainsi pu continuer à rouler durant l’hiver 2016-2017 avec ces pneus. J’ai ainsi pu me faire une réelle idée de la performance de ces pneus durant 3 hivers et sur plus de 50 000 km.

Basé principalement en région parisienne, je parcours au minimum 120 km par jour, en majorité sur des nationales et des petites routes départementales. Il m’arrive aussi de rouler en ville (notamment à Paris) et de faire de longs trajets sur autoroutes, d’aller régulièrement à la montagne à haute altitude là où la neige est fréquente, même sur la route, mais également à l’étranger où il fait froid comme en Allemagne ou en Suisse.

Durant ces 3 périodes hivernales, j’ai roulé dans diverses conditions : temps froid (entre 0 et 8°C), très froid (< 0°C), route sèche, route humide, route verglacée, route enneigée, route avec de la neige fondue, route chaude avec des températures au-dessus de 20°C, chemin boueux, …

Je pense avoir roulé dans de nombreuses conditions afin de réellement évaluer ces pneus hiver.

Sur sol sec et à différentes températures, même en dessous de 0°C, je n’ai rien à dire : les pneus remplissent très bien leur rôle. La voiture s’inscrit très bien dans les virages et les pneus répondent très bien durant les freinages.

Sur route mouillée à des températures en dessous de 7-8°C et même en dessous de 0°C si la route était déneigée et non verglacée, les pneu se comportaient parfaitement bien. Je me sentais en sécurité et je sentais bien le grip, même dans certaines zones d’aquaplaning. J’ai retrouvé les sensations ressenties durant les essais à Ladoux, notamment sur le circuit « le canard » avec une forte épaisseur d’eau sur la chaussée. La voiture ne sous-virait pas. Durant de très fortes pluies avec des endroits où l’eau accumulait, on ressent une légère déviance des pneus à cause de l’aquaplaning inévitable à certains rares moments. Dans ce cas, on n’accélère plus et on ne freine surtout pas tout en gardant les roues droites.

Sur route enneigée avec peu d’épaisseur de neige et sur de la neige fondue, la voiture avait une bonne motricité grâce aux pneus hiver, notamment en descente, sur le plat et en virage. Dans ces situations, la vitesse doit être fortement adaptée car des pneus hiver ne sont pas cloutés et gardent une adhérence jusqu’à une certaine limite. La vitesse est l’ennemi de l’adhérence, même sur route mouillée avec les meilleurs pneus neufs au monde! Lors des freinages à faible vitesse, les pneus Michelin étaient fidèles à leur réputation. Plus les vitesses étaient élevées et notamment avec une usure plus importante, plus le grip diminuait. D’où la nécessité de bien adapter sa vitesse aux conditions du moment. Lors de grosse montée, là aussi les pneus hiver étaient performants bien que parfois cela patinait, notamment à mi-usure et non pas quand les pneus étaient neufs ou peu usés.

Lors de forte chute de neige, avec une chaussée fortement recouverte de neige « vierge » d’environ 20 cm d’épaisseur, voire plus (des cas peu courants sauf en Montagne durant la nuit quand les chasse-neige ne sont pas au travail), deux cas de figures se sont présentés. En descente, la motricité était bonne, la voiture gardait bien sa trajectoire. Si par malheur je devais m’arrêter et repartir, l’efficacité des pneus hiver Alpin 5 n’était plus au rendez-vous. Les pneus patinaient et j’essayais de retrouver du grip, voire je devais chaîner pour me sortir de là. Sur des montée, c’était pire. Le chaînage a souvent eu lieu, explosant au passage une paire de chaîne premier prix en mars dernier au retour du salon de Genève. Je ne ferais dorénavant plus cette erreur!

En roulant dans des traces, l’adhérence n’était pas top notamment dans les virages, car la neige était verglacée et je retrouvais une meilleure adhérence dans de la neige fraîche sur les côtés.

Sur du verglas ou de la neige verglacée, les pneus hiver Michelin Alpin 5 et même leurs concurrents ne font pas de miracle. L’idéal est d’avoir des pneus cloutés comme dans les pays scandinaves. Le patinage ou la perte d’adhérence sont parfois survenus, à chaque fois à faible vitesse. Il faut savoir bien anticiper et ne pas prendre de risques.

A haute vitesse sur nationales et autoroutes, la voiture se comportait très bien en différentes circonstances. Je n’ai jamais ressenti une perte d’adhérence, même lors de forte chute de neige sur les autoroutes allemandes bien déneigées au contraire de la France.

Un autre point important, faisant la réputation du manufacturier de pneumatiques Michelin concerne la faible usure des pneus. Ce point est l’une des grandes qualités de ce pneu. Je suis légèrement en-dessous de la mi-usure (soit 4 mm) après avoir parcouru 50 000 km. J’ai l’impression que ces pneus ne s’usent pas, sauf sur la neige : là je sens la différence.

Bilan
Les pneus Michelin Alpin sont d’excellents pneus sauf dans une condition à mi-usure : la neige fraîche en abondance sur la route. Quand le pneu est neuf, la voiture a un bon grip sur la neige et même en grip latéral. Légèrement en-dessous de la mi usure (soit environ 3,8 mm), le pneu patine voire c’est l’immobilisation. Cela m’est arrivé en mars 2017 en Montagne. Dans une pente où je passais auparavant même avec de la neige, je n’ai pas pu la gravir. J’ai dû mettre des chaînes pour terminer les quelques dizaines de mètres restants.

Hormis ce cas, j’ai pu rouler dans différentes situations tout en me sentant en sécurité. Malgré leurs trois ans d’âge, ces pneus restent parmi les meilleurs du marchés. A l’hiver 2018, le nouveau pneu Michelin Alpin 6 (la 6ème génération de ce best-seller) va être présenté avec de nouvelles technologies et un meilleur grip même en étant usé à moins de 4 mm (une autre innovation Michelin que l’on retrouve sur le Crossclimate+ et sur le nouveau Primacy 4). Michelin n’arrête pas d’innover face à de sérieux concurrents comme Continental, Pirelli, Dunlop, Goodyear ou Bridgestone.

Mes pneus n’étant plus à leur top et les ayant déjà bien usés, je vais prochainement faire monter les concurrents directs : les pneus Continental WinterContact TS 860 que j’avais pu tester en Laponie en condition extrême et qui est arrivé premier au dernier test 2017  des pneus hiver de l’ADAC.

Photos: 4Legend.com

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Passionné de tout ce qui roule, vole et flotte.

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