Rétromobile 2018 – Porsche 356 A 1600 GS Carrera de luxe cabriolet de 1959 – Collection Jean-Claude Miloé

Rétromobile 2018 – Porsche 356 A 1600 GS Carrera de luxe cabriolet de 1959 – Collection Jean-Claude Miloé

Cette Porsche 356 A 1600 GS Carrera cabriolet de 1959 est particulièrement rare puisqu’elle n’a été produite uniquement en 1959 dans cette configuration qu’à 27 exemplaires sur les 101 exemplaires mêlant coupé et cabriolet. La Carrera était la version sportive de la Porsche 356 et recevait un moteur beaucoup plus affûté : un quatre-cylindres à plat de 1588 cm3 développant 105 ch et était doté de deux ACT par banc de cylindres (il est communément appelé « quatre arbres »), d’un double allumage, de deux carburateurs Solex double-corps inversés et d’un système de lubrification par carter sec. La version cabriolet était destinée aux amateurs de voitures découvrables et offrait une finition de belle facture.

Cette voiture (châssis 151584) a été livrée le 6 mars 1959 chez le concessionnaire Porsche à Hanovre, Peter-Max Muller. Elle est ensuite restée en Allemagne, jusqu’à sa rencontre avec Jean-Claude Miloé qui en a fait l’acquisition le 15 juillet 1991 dans des circonstances intéressantes. Il était en effet de passage à l’usine Porsche de Zuffenhausen quand cette Carrera cabriolet lui a été présentée. Le constructeur venait d’en terminer la restauration à la demande de son propriétaire d’alors, un certain M. Gutsche, qui a ensuite souhaité s’en séparer. C’est donc sur les conseils de Rolf Sprenger, responsable du centre client de l’usine (Kundenzentrum), que Jean-Claude Miloé s’en est porté acquéreur.

A l’époque, en cas d’importation, il était encore nécessaire de procéder à des formalités de douane et de présenter la voiture au service des Mines pour une réception à titre isolé. Dans ce but, une attestation de conformité a été remise le 4 novembre 1991 par l’importateur Sonauto à Jean-Claude Miloé. Une fois la voiture présentée, le procès verbal de réception a été délivré le 6 février 1992. A cette époque, la voiture totalisait 40 500 km. Dans un premier temps, elle a été immatriculée 752 JTZ 75, puis à Monaco sous le numéro 375 X (collection) sans changement de propriétaire. Elle a donc appartenu durant 26 ans à Jean-Claude Miloé. Elle a été vendue aux enchères durant la salon Rétromobile 2018 par Artcurial, au prix de 520 000 euros.

Comme en témoigne un courrier de l’usine Porsche datant du 20 juin 1991 et adressé au précédent propriétaire, cette voiture a été complètement restaurée dans les ateliers de Zuffenhausen, avec mise à nu de la carrosserie et utilisation de pièces Porsche d’origine. Elle a été repeinte de la teinte « Elfenbein » (ivoire) d’origine et la sellerie a été refaite dans sa présentation d’origine, en cuir rouge bordeaux. Des matériaux d’origine ont aussi été utilisés pour refaire la capote. Moteur, boîte de vitesses, trains roulants et freins ont bénéficié des mêmes soins, un passage au banc ayant permis de confirmer la puissance de 105 ch à 6 500 tr/mn. Tous les accessoires et équipements ont été vérifiés et remplacés si nécessaire et la carrosserie a reçu une couche de zinc et une protection spécifique des corps creux et des soubassements. Une fois la voiture terminée, elle a été soumise à des essais totalisant plus de 300 km, de façon à s’assurer de son parfait fonctionnement.

Par la suite et en possession de Jean-Claude Miloé, cette voiture a connu trois modifications effectuées dans un souci de sécurité. D’abord, les tambours de freins avant ont été remplacés par des tambours à ailettes, plus larges, type Carrera Abarth, et plus adéquats en cas de conduite rapide, voire sportive. Par ailleurs, compte tenu du type de pneus disponibles sur le marché, les jantes de 4,5 pouces de large ont laissé place à des jantes de 5 pouces. Enfin, un manomètre de pression d’huile a été discrètement installé et un robinet a été posé sur le circuit d’huile moteur, ce qui permet pendant un arrêt prolongé d’éviter que le lubrifiant n’envahisse les cylindres par gravité, le réservoir d’huile étant plus haut. Si le robinet est fermé, une sécurité empêche le moteur de démarrer.

En dehors des travaux d’entretien courants, les interventions importantes (contrôle, réglages, réparations d’organes mécaniques ou électriques) ont toujours été effectuées à l’usine Porsche, à trois reprises : juillet 1992, juillet 2005 et janvier 2006. Par la suite, le département Porsche Classic connaissant une réorganisation, Jean-Claude Miloé s’est tourné vers un atelier allemand de Schorndorf, situé à 35 km de Stuttgart et tenu par un spécialiste du moteur 356 quatre arbres, Hloch. En juin 2012 (à 52 075 km), il a totalement révisé le moteur affaibli par l’utilisation de mauvaise essence, lors de rallyes touristiques dans des contrées mal approvisionnées. Le compteur affichait en novembre 2017 le kilométrage de 60 839 km, soit 20 339 parcourus depuis son achat par Jean-Claude Miloé.

Photos : 4Legend.com

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