Rétromobile 2015 – Bugatti Type 55 cabriolet de 1932

Rétromobile 2015 – Bugatti Type 55 cabriolet de 1932

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Une très rare Bugatti Type 55 cabriolet de 1932 était exposée sur le stand Artcurial lors du salon Rétromobile 2015, afin d’être mise en vente le 6 février 2015. Il s’agit d’un exemplaire ayant participé à la course des Alpes avec un historique très complet et prestigieux.

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Les premières Bugatti Type 55 parisiennes
A la fin de 1931, l’agent Bugatti parisien Dominique Lamberjack fils, ami et conscrit de Jean Bugatti, fit une demande à l’usine pour avoir la semi-exclusivité des châssis Type 55, 2,3 litres, livrés dans la capitale. Un châssis sur deux devait être livré à Lamberjack et l’autre moitié directement par l’usine aux clients privilégiés. Moyennant le versement de 500 000 francs d’arrhes, il se réservait ce qu’il pensait être un marché intéressant basé sur le nouveau fleuron de la marque alsacienne :  » La Super Sport double arbre « .
Lamberjack a confié à l’auteur que, aucun châssis ne lui étant parvenu en mars 1932 alors que les cinq premiers clients avaient reçu leurs voitures, il avait téléphoné à l’usine où le comptable lui avait avoué qu’Ettore Bugatti, à peine l’argent en poche, s’en était allé en salle des ventes aux enchères dilapider la quasi totalité de la somme en achetant des tapisseries. La comptabilité rentre dans l’ordre courant mars 1932…
Lamberjack était l’ami intime de Robert de Prandières, le très actif directeur de la carrosserie Vanvooren à Courbevoie. Il fut convenu entre eux que la majorité des châssis Bugatti livrés à la concession Lamberjack du 68 rue Bayen seraient acheminés rue Pierre Lhomme à Courbevoie pour y être carrossés.
Parmi les six châssis Bugatti Type 55 livrés à Paris, cinq furent habillés par Vanvooren et un par Figoni. Aucun autre atelier parisien ne se verra confier une des rares Super Sport Type 55.

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Historique de cette Bugatti Type 55 Cabriolet

I. La vie parisienne avec Vladimir de Constantinovitch (1879 – 1942 ?)

Le châssis 55204 fut le premier des cinq châssis de ce nouveau modèle commandés et payés par Lamberjack entre mars et novembre 1932. La commande semble dater du 8 février 1932. Le châssis fut mis sur wagon et acheminé par chemin de fer au départ de l’usine le 3 mars 1932 avec un Type 49 faux-cabriolet destiné au magasin. 55204 fut facturé à  » Lamberjack fils – Paris  » pour 72 000 francs. Les quatre châssis suivant du même modèle à destination de Lamberjack furent payés au même prix. Nous avons des photos de ces quatre voitures, toutes carrossées par Vanvooren. Comme convenu avec Prandières, 55204 fut envoyé à la carrosserie Vanvooren à Courbevoie pour recevoir une très jolie caisse cabriolet deux places. Le nom du premier propriétaire ne nous est pas connu avec certitude, mais nous savons qu’il habitait Paris car le numéro d’immatriculation d’origine du véhicule 9762 RF 5 correspond à une plaque du département de la Seine au printemps 1932.
Cependant par recoupement, nous savons que d’une part l’auto a appartenu à un amateur surnommé « l’Amiral », selon les dires de Lamberjack fils au propriétaire bourguignon de 1946, et que d’autre part ce même Lamberjack nous confia en 1990 avoir eu dans sa clientèle le fils du général de Constantinovitch, dit « l’Amiral », habitant boulevard Haussmann.

Vladimir de Constantinovitch est né à Trieste en juin ou juillet 1879. Son père le général Alexandre de Constantinovitch, apparenté aux Obrenovic, commanda la garde royale de Serbie. Son mariage avec une richissime serbe du nom de Opuich lui permit de disposer d’un grand nombre de domaines en Serbie, et d’un patrimoine immobilier à Trieste. Vladimir vint combattre dans la légion en France lors du conflit de 1914. Versé dans l’aviation en septembre 1916, il fut naturalisé français le 4 de ce même mois en qualité de sous-lieutenant à l’école d’aviation de Pau. Il combattit dans l’escadrille Spa 73 avec son ami Albert Deullin. Sa fiche de membre du personnel au ministère de l’Air en 1916 indiquait comme personnes à prévenir en cas d’accident : une amie parisienne et Sa Majesté la Reine d’Italie… qui était la belle-sœur de sa sœur Nathalie !
Vladimir était sorti de l’école militaire de Belgarde. Il avait épousé une riche américaine, Anne Heyward Cutting, de New York, dont la famille avait fait fortune dans les chemins de fer. Par amour pour elle, cet orthodoxe se convertit au protestantisme. Au décès prématuré de son épouse en novembre 1921, il se remaria avec une française du Nord, se partageant entre son appartement du 170 boulevard Haussmann et son château  » La Dûne aux Loups  » dans la Somme, et le Touquet Paris – Plage.
Vladimir dilapida consciencieusement la fortune familiale, aidé en cela par ses maîtresses Bugatti (37A, 57C) et Hispano (32CV 10403 et un Type Sport 12056). Constantinovitch achetait ses voitures neuves, comme le prouvent les registres de vente Hispano et Bugatti. Il est logique de penser qu’il acheta neuf le châssis 55204, et le fit porter à Courbevoie par l’intermédiaire de son ami Lamberjack.
Selon les souvenirs du propriétaire suivant notre 55 était à l’origine de couleur grise à filets bordeaux. A l’occasion de la revente Lamberjack lui parla de  » l’Amiral  » comme ancien propriétaire de la voiture.

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II. Une vie de course avec Pierre Daligand (1907 – 1987)

Le cabriolet 55204 arriva à Mâcon sans doute au début de l’été 1946. Il circula en plaque garage 6009 W 5 pendant un à deux mois au moins. Le nouveau propriétaire du véhicule était une personnalité du monde de l’automobile lyonnais. Pierre Daligand, à la fois stomatologue et responsable de la concession Renault du Garage Continental de Mâcon. Il vint à la compétition par la moto et le Moto Club Lyonnais (M.C.L.) en 1929, année où il s’essaya avec quelque succès au guidon d’une Magnat-Debon 350 cm3 de série. En 1932, il participa à diverses épreuves dont le Circuit de l’Ain avec une Motosacoche 500 cm3, et c’est en 1934, qu’il passa à l’automobile sur circuit et en rallye.
L’année 1936 marqua le début de sa période Bugatti, utilisant successivement un Type 37, un 43 roadster, un faux-cabriolet Type 49 puis un Ventoux.

– Le IXe Rallye des Alpes Françaises (du 12 au 15 juillet 1946)
Notre voiture fut engagée dans ce rallye qui était le premier de l’après-guerre en France. Longue de 3 000 à 4 000 km, l’épreuve traversait les Alpes de la France à l’Allemagne par l’Italie, la Suisse, la Yougoslavie et l’Autriche. La difficulté du parcours et les moyennes imposées faisaient que peu de concurrents arrivaient à respecter les temps impartis. Pierre Daligand, au volant de son Type 55, réalisa le meilleur temps de l’épreuve départ arrêté en 34,2 secondes à Annecy. La voiture portait le numéro de course 80, et les plaques minéralogiques de son garage. Elle se comportait très brillamment jusqu’à des ennuis d’alimentation d’essence qui imposèrent son abandon à Saint-Jean-de-Maurienne.

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– Le Premier Rallye Lyon-Charbonnières (Du 21 au 23 mars 1947)
Cette compétition fut créée par le Dr. Daligand et sponsorisée par le Casino éponyme. Avec deux collègues du M.C.L, il conçut tout le parcours et le règlement, et déposa son projet auprès de l’Association Sportive de l’A.C.R (Automobile Club du Rhône), en ajoutant  » je ne m’en occupe plus et je me déclare concurrent » !

Pour cette nouvelle course, le stomatologue demanda à un ouvrier tôlier employé au garage Continental, Monsieur Molla, de modifier la caisse de sa Bugatti Type 55 cabriolet, en fabricant des éléments en aluminium adaptés sur la structure bois du cabriolet Vanvooren. La partie centrale de la caisse en tôle fut conservée. Les portes furent échancrées et des ailes sport remplacèrent les longues ailes d’origine. La course se déroulait en trois étapes en boucles :
– La première étape de 506 km Lyon-Clermont-Ferrand et retour de nuit sur des routes difficiles.
– La seconde de 307 km Lyon-Grenoble-Aix-les-Bains par les cols de Porte, du Cuchero et du Granier, où l’on annonce de la neige.
– La dernière le dimanche 23 mars sur 312 km direction Oyonnax et final à Charbonnières, avec une petite course de côte. 51 équipages atteignirent l’arrivée en dépit de la pluie, de la neige et des épreuves nocturnes.
Pierre Daligand remporta l’épreuve au volant de sa Bugatti Type 55, et L’Actualité Automobile de mars 1947 relata abondamment l’exploit.

– Le Xe Rallye International des Alpes (du 11 au 15 juillet 1947)
L’épreuve se disputait sur 1 050 km, avec un départ traditionnel sur le vieux Port de Marseille et l’arrivée à Cannes. Sur les 61 concurrents au départ sur le vieux Port seuls 27 furent classés. La course fut remportée par Gaston Descollas, concessionnaire Bugatti marseillais habitué des lauriers dans cette épreuve. Il pilotait une autre Bugatti Type 55, numéro de course 112 et châssis 55201. Pierre Daligand, numéro de course 111, était en tête au début de l’épreuve mais il éclata un pneu à l’entrée d’un pont et là s’arrêta la carrière sportive de notre bolide. La voiture fut revendue sans doute début 1948  » à des petits jeunes du Beaujolais  » (sic) selon les termes exacts de Pierre Daligand rapportés par son fils Gilles, lesquels ne mirent jamais la Bugatti à leur nom.

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III. Bernard Roche, Château de Milly

La voiture est revendue le 12 juin 1958 et immatriculée sous le numéro 6271 AX 69. Bernard Roche était un original qui, de la vallée du Rhône à la Dordogne passait de château en château à la recherche de trésors et collectionnait les Bugatti et autres voitures des Années Folles. Dans son château de Fénelon en Dordogne, il cachait une Bugatti huit soupapes, un Type 44 et un Type 49. Il se souvenait du Type 55  » revendu à des gens de Paris, complète, avec ses roues aluminium, pour la somme de 150 000 anciens francs.  » Pour une raison inconnue, le Type 55 ne fut immatriculé à son nom qu’en 1958 alors que la voiture est déjà physiquement chez son propriétaire suivant, Monsieur Liandier, depuis avril 1955. Il doit s’agir d’une régularisation… très tardive. Mais les faits et les photos le prouvent.

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IV. Pierre Proust à Montrouge : échange des cartes grises entre 55204/55202

Depuis au moins 1955, le cabriolet 55204 circulait avec la carte grise du coupé 55202 et inversement. Or, l’inspection du faux-cabriolet Jean Bugatti Type 55 ex-Michel Bouyer, au Musée de Mulhouse, et du cabriolet ex Pierre Daligand chez C. Robert en 1986 ne laisse aucun doute sur l’identité des deux véhicules. La voiture de Mulhouse est le châssis 55202 avec toute sa mécanique et sa caisse d’origine, coupé Jean Bugatti. Seuls deux chiffres 55204 ont été regravés au dessus du 55202 d’origine sur le moteur, et la plaque châssis de 55204 est vissée sur la cloison pare-feu, cette opération ayant pour but de mettre la voiture en conformité avec la carte grise 55204 que Pierre Proust avait mise à son nom le 3 juillet 1958 sous le numéro 5838 HD 75. Ainsi, les deux voitures s’étaient retrouvées dans le garage de Pierre Proust au 41 rue Racine. Dans cet antre dédié aux Bugatti officiait Henri Novo, transfuge du garage Teillac. Nous connaissons une photo du coupé 55202 avec la plaque 5392 CL 75. Elle correspond à la carte grise :  » Bugatti Type 55 CI 2 places châssis 55202 « . Bientôt, cette plaque et les papiers correspondant passèrent sur 55204. Cette carte grise fut mise au nom de Pierre Proust le 11 février 1954. Pierre Daligand se souvenait avoir revu son auto  » sous des ferrailles  » dans ce garage à cette période.

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V. Maurice Liandier (1896 – 1990), Fontenay/s Bois : immatriculation le 9 avril 1955

Il est à noter que les notes de réparations d’Henri Novo relatent une première intervention sur le Type 55 à l’époque de l’immatriculation par Proust.
Nous pouvons en déduire que Liandier avait déjà acheté l’auto :
– Le 15 janvier 1954 :  » Type 55 Liandier, dégroupé, changé les pistons, refaire les plans de joints. « .
– Puis le 25 octobre 1954 :  » 55 Liandier, vilebrequin révisé par l’usine. Cylindres 60m/m5 de hauteur piston « .
Né d’un père rentier et d’une mère professeur de dessin, le jeune Maurice baignait dès sa jeunesse dans un milieu privilégié. Il eu toute sa vie des Bugatti dès les années 1920, à son retour de la Grande Guerre dont il revint avec la Médaille Militaire et la Légion d’Honneur. Il s’inscrivit aux Beaux Arts mais fit carrière comme responsable de l’entretien dans les usines de pelleteries de la maison  » C et E Chapal Frères et Cie, Teinturerie de Pelleterie et Fourrures « . Son père avait vendu des terrains à Montreuil, rue Kleber, où  » Chapal  » construisit une de ses nombreuses usines.
Maurice habita à Sens, au 20 boulevard du 14 juillet, près d’une des cinq usines françaises et fut responsable de la mécanique au sein du groupe.
Jean Bardinon, ancien aviateur, avait épousé une fille Chapal. Il était le parrain de José, le fils de Maurice Liandier, et le père du grand collectionneur Pierre Bardinon. Liandier était un bugattiste de longue date car il possédait avant-guerre un Type 35 Grand Prix de Lyon 1924 et un Type 30 Indianapolis. Liandier conserva son Type 55 pendant près de dix ans. Il fut révisé chez Teillac par Novo en 1954-1955 comme noté dans les archives de ce dernier. Liandier ramèna sa Bugatti dans sa propriété  » L’ Escapado  » achetée à Chateauneuf-de-Grasse en 1962. Elle y voisine un Type 57 habillé d’une caisse de coupé Simca 5.

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VI. Dans la célèbre collection Pierre Bardinon

Le véhicule fut revendu le 9 juin 1965 à Pierre Bardinon, le célèbre collectionneur français qui n’eu de cesse de rassembler au Mas du Clos, dans le Limousin, les Ferrari les plus importantes de l’histoire de la course automobile ainsi que des modèles de marques emblématiques et sportives comme Bugatti. Le fils de Monsieur Liandier possède des photos de la voiture et la facture adressée à Pierre Bardinon. Il s’agit bien de l’ancien cabriolet Vanvooren 55204, dans sa configuration Lyon-Charbonnières 1947. La transaction est détaillée dans un courrier de Bardinon à Liandier en date du 29 mars 1965 :

 » Mon Cher Maurice, comme convenu, veux-tu trouver ci-joint :

1 – un chèque de francs 10 000, représentant la somme comptant que j’avais proposé de te verser et que tu as acceptée – à valoir sur les 20 000 Francs correspondant au prix d’achat total de la Bugatti 55.
2 – un billet à ordre, accepté par ma femme et par moi-même, de Frs. 5 000, à échéance du 31 décembre 1966.
3 – un billet à ordre… à échéance du 31 décembre 1967.
Tu voudras bien faire expédier cette voiture par chemin de fer – en petite vitesse pour éviter trop de frais, et à destination de la Gare de Vincennes-Fontenay. Tu réserveras un wagon plat, pour cela il te faudra remplir un imprimé spécial. Je te demanderai d’indiquer les Ets Chapal, 9 rue Kléber à Montreuil comme destinataires. En ce qui concerne les pièces, je crois qu’il serait préférable que tu les envoies dans une caisse, par colis séparé, à Montreuil. Avant d’expédier la voiture, tu serais gentil de retirer toutes les pièces qui risqueraient d’être cassées et de les joindre à celles que tu m’enverras par caisses. D’autre part, si cela t’était possible, je te demanderais de bien vouloir couvrir la voiture avec une vieille bâche. « 

La Bugatti 55204, fatiguée mais complète, fit ainsi le chemin de retour de Grasse à Paris au printemps 1965. Pierre Bardinon demanda par la suite à Henri Novo de prélever le moteur double arbre pour le mettre dans un châssis Grand Prix d’origine, non identifié, que lui assembla le mécanicien en 1965. Depuis cette période, le moteur ex 55204 est dans la  » Type 51  » ex-Bardinon, ex-Frédéric Chandon de Briailles, aujourd’hui conservé dans une collection française. Le châssis 55204, sans moteur, propriété de Pierre Bardinon, resta chez Novo en attendant une résurrection. Celle-ci se produisit 40 ans plus tard.

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VII. Un collectionneur d’élite, Charles Robert

Il était un habitué du garage Novo, à qui il acheta un châssis de Type 57 qui traînait à Montrouge, et sans doute dans la même période le châssis 55204. La Bugatti Type 55 a pû êtrre examiné par Artcurial dans le sous-sol de sa villa de Nogent, vers 1986. La voiture était telle qu’abandonnée par Bardinon chez Novo en 1965. Tous les éléments mécaniques étaient encore sur le véhicule : l’essieu avant, la boîte de vitesse et le pont arrière étaient, et sont encore, ceux d’origine. Le cadre est sans conteste celui de 55204. La partie centrale, en tôle, vestige de la caisse Vanvooren, tout comme les boiseries coupées derrière le siège, rappelaient le beau cabriolet deux places qui fut modifié par Daligand en 1947. Artcurial a confié à Charles Robert des photos de son cabriolet dans sa configuration d’origine et, fort justement, il décida de refaire une caisse munie de portes, dans le style de la carrosserie de 1932.
Très rares sont les Bugatti Type 55 actuellement en version cabriolet : une voiture habillée par Figoni, une par Gangloff, une autre par Billeter et Cartier et deux cabriolets Vanvooren sont les seuls autres exemples en collections. Les restes de la carrosserie aluminium du Lyon-Charbonnières 1947 ont été sauvés par un négociant qui les réserve au nouveau propriétaire !…
Charles Robert a beaucoup roulé avec ses Bugatti et autres Ferrari. Dans l’optique de participer avec son épouse à de nombreux rallyes, il demanda à Laurent Rondoni de construire une mécanique performante et fiable pour équiper 55204, car il trouvait que les moteurs 55 manquaient un peu de puissance… Le célèbre motoriste, patron des ateliers « Ventoux Moteurs » à Carpentras, donna naissance à un moteur très compétitif, développant une puissance de près de 200 chevaux. Durant la restauration Charles Robert y passait des semaines de « stage », embauchait le matin à 8 heures en bleu de travail et secondant Rondoni dans les travaux. Jean-Luc Bonnefoy réalisa une caisse cabriolet dans le style exact d’un modèle 1932. Le moteur neuf fut donc monté et mis au point par Laurent Rondoni qui restaura entièrement la voiture à partir du châssis. Il n’existe pas de meilleure garantie ! Charles Robert vit le moteur achevé mais hélas il disparu avant d’éprouver la satisfaction de le voir gravir à toute allure le Mont Ventoux pour son premier galop d’essai.

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Cette sublime Bugatti 55, à l’historique exceptionnel, est donc à roder ! Elle se rapproche en tous points de sa configuration d’origine version Vanvooren 1932, et ne demande qu’à reprendre la route de la Coupe des Alpes ou du Rallye Lyon-Charbonnières dont elle fut la première victorieuse.

D’après Pierre-Yves Laugier.

La carte grise est française. Le numéro de châssis est le 55204. Le prix de vente estimatif était de 1 300 000 – 1 700 000 €.

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