Assurance et auto connectée : comment les professionnels doivent-ils s’adapter?

Assurance et auto connectée : comment les professionnels doivent-ils s’adapter?

Le développement de la voiture connectée oblige les professionnels de l’assurance auto à s’adapter à de nouveaux usages. Pour le meilleur et pour le pire.

L’essor de la voiture connectée est en train d’ouvrir le chemin vers les futurs véhicules autonomes – ceux qui n’auront même plus besoin de conducteurs. En attendant, les compagnies d’assurance sont forcées de s’adapter à des changements aussi profonds que rapides. Mais la voiture connectée offre également de nouvelles opportunités dans le cadre de l’assurance auto, notamment pour fournir des services toujours plus en adéquation avec les assurés. À condition de relever les nombreux défis qui se présentent sur la route.

Une assurance auto plus proche des assurés
Avec son lot d’équipements électroniques, la voiture connectée ouvre la voie de l’assurance auto à la télématique. Ce terme englobe tous les dispositifs fournis aussi bien par les constructeurs que par les prestataires d’assurance voiture, et embarqués dans les véhicules pour évaluer les comportements des assurés. Ces appareils enregistrent le kilométrage parcouru, les itinéraires et les habitudes de conduite (accélérations ou freinages brusques, etc.).

Pour les assureurs, l’enjeu n’est pas neuf : depuis qu’il a lancé en 2014 son application mobile Ecorouler, destinée à mieux gérer le rapport de ses assurés à leur conduite quotidienne, Maaf continue de développer des offres prenant en compte les comportements routiers afin d’adapter les primes d’assurance auto.

Mais il manquait peut-être l’enthousiasme des assurés eux-mêmes pour ce type d’évaluation. Or, avec la démocratisation de l’auto connectée s’est imposée l’idée que fournir des données en plus grand nombre peut favoriser une baisse de l’assurance voiture. De sorte que les automobilistes français sont de plus en plus nombreux à accepter de fournir des renseignements sur leur façon de conduire contre des avantages sonnants et trébuchants (à lire dans cet article).

Une autoroute qui mène aux services du futur
La collecte massive des données de conduite rendue possible par l’auto connectée est d’ores et déjà en train de changer la donne pour l’assurance auto, comme elle a modifié le rapport entre l’automobiliste et ses trajets (optimisation des déplacements grâce au GPS et aux applications mobiles, informations en temps réel sur la dépense en carburant et sur l’état du véhicule, amélioration de l’expérience de conduite, etc.).

Ce partage des données conduira vers de nouveaux horizons, et pas seulement pour l’assurance voiture en tant que telle. Il sera bientôt possible (autour de 2018) de passer des appels d’urgence grâce à l’électronique embarquée via le système « e-call », de recevoir des alertes plus précises sur l’état du véhicule à tout moment, d’obtenir des conseils de conduite en fonction de l’itinéraire, etc. Autant de signes préventifs qui tendront à augmenter la sécurité… et à faire baisser la prime d’assurance auto.

Autre possibilité : en cas d’accident, un automobiliste pourrait prochainement voir arriver, sans l’avoir demandé, une dépanneuse, voire une ambulance avec les médecins et les instruments qui correspondent à ses besoins vitaux, ceux-ci ayant été transmis par une application mobile ou par le véhicule connecté lui-même. Ce scénario de science-fiction devrait très rapidement devenir réalité.

Les défis des compagnies d’assurance
Avant de parvenir à démocratiser la conduite connectée (adossée à l’assurance auto) et les alertes préventives, les professionnels vont devoir relever de nombreux défis. À commencer par l’estimation de la nouvelle sinistralité, une étape d’autant plus complexe que les chiffres les plus positifs (jusqu’à 25 % de risques assurables en moins à l’avenir) sont modérés par un constat simple : ce sont en grande partie les meilleurs automobilistes qui accepteront de fournir leurs données, et non les plus « à risque » (environ 20 % de tous les assurés).

L’autre défi majeur est celui de la personnalisation de l’assurance auto. Par essence, une assurance est objective. Mutualisée, elle considère un risque global qui prend en compte toute la population des assurés. Au contraire, une assurance personnalisée pourrait être bénéfique pour les très bons conducteurs, tout en complexifiant l’accès à une couverture efficace pour les autres.

La voiture connectée va donc pousser les compagnies d’assurance à s’adapter, au prix de nombreux obstacles. Mais elle favorisera également une réflexion cruciale sur les nouveaux usages de conduite et sur la nécessité de personnaliser l’assurance auto.

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