Audi Steppenwolf de 2000 – Le loup des steppes

Audi Steppenwolf de 2000 – Le loup des steppes

Grande première à Paris : Audi a présenté au Mondial de l’Automobile 2000 une étude de style ambitieuse pour la route et le hors-chemin. Cette étude illustre l’idée que se faisaient les designers d’Audi d’un véhicule tout-terrain hautes performances, d’un décathlonien de la gamme compacte, tout en concrétisant dans ses grandes lignes l’évolution logique du design actuel spécifique à la marque. Ce fut le premier concept car que j’ai pu découvrir lorsque je venais de démarrer quelques mois plus tôt la formidable aventure avec AudiPassion.com. Retour sur ce concept-car emblématique d’Audi avec des photos sorties de nos archives…

Baptisée « Steppenwolf », autrement dit Loup des steppes, cette étude d’un modèle trois portes à quatre places met en avant la passion de la technique qui se confond depuis longtemps avec le nom même d’Audi et à laquelle elle puise aussi son potentiel de progrès technologique.

Cette étude d’un modèle compact intègre également les compétences quattro d’Audi et les acquis du châssis à suspension pneumatique à hauteur variable. Les techniciens ont eu pour mission de concevoir un véhicule capable de venir à bout en conditions extrêmes de terrains non consolidés et de naviguer avec une égale aisance à des vitesses dépassant 200 km/h. Les grands espaces sont le territoire naturel du Steppenwolf – ni plus ni moins que l’asphalte des autoroutes.

Le moteur
Son vigoureux moteur six cylindres de 3,2 litres et 225 ch (165 kW) propulse l’Audi Steppenwolf en moins de huit secondes de 0 à 100 km/h. Il atteint une vitesse maximale largement supérieure à 230 km/h. Son couple maximal de 320 Nm est disponible sur une large plage de régimes. La boîte manuelle à six rapports accolée au moteur transforme sa puissance en une motricité assurée sur toutes les plages de vitesses.

La transmission intégrale permanente quattro garantit une progression et une tenue de route optimales quel que soit le terrain. Le différentiel central Haldex à pilotage électronique répartit le couple entre les trains avant et arrière. En cas de patinage des roues avant, le couple est transféré autant que nécessaire aux roues arrière selon une courbe continue.

L’action de ce différentiel inter-ponts est complétée par celle du différentiel électronique inter-roues EDS qui gère la répartition du couple entre les côtés gauche et droit d’un même essieu. Le contrôle dynamique de stabilité ESP assiste le conducteur en lui permettant de maîtriser d’éventuelles situations précaires en plage limite.

Le châssis
Grâce à la précision de sa direction à crémaillère, le Steppenwolf se manie avec exactitude sur sol grossier et ne s’écarte pas de sa trajectoire idéale même en virages alternés pris à vive allure.

Les roues font distinctement apparaître les freins Brembo : on sait à quel niveau de performances on peut s’attendre au vu des grands disques perforés et le monogramme caractéristique des étriers à huit pistons.

Les ingénieurs Audi ont mis au point une solution novatrice pour le frein de stationnement qui se prend sur les roues arrière. Un système hydraulique à commande électronique assure la fonction du traditionnel levier de frein à main. Les conduites hydrauliques du circuit arrière de freinage comportent des valves assurant l’alimentation et la coupure distinctes du circuit hydraulique du frein de stationnement pour le découpler.

Lorsque le conducteur appuie sur le bouton commandant le frein de stationnement, une pompe hydraulique à 80 bars alimente les étriers arrière. Un clapet anti-retour est activé et les freins, de roue arrière, se positionnent en butée. Si le conducteur ré-appuie sur le bouton, l’électronique remet en circuit à la fois les freins de roue arrière et le frein de stationnement.

Pour éviter toute erreur de manipulation, l’électronique n’active le système que véhicule à l’arrêt et contact d’allumage mis.

Le train avant du modèle tout-terrain est du type McPherson avec bras de triangulation forgés, paliers de pivot en fonte d’acier ; en outre, l’épure du train avant a été spécialement définie pour optimiser la stabilité. Les articulations de la barre antiroulis se prennent directement sur les jambes de suspension. A l’arrière, la suspension à roues indépendantes comprend deux bras transversaux et un bras longitudinal de chaque côté. La générosité de l’habitacle est due en partie à l’extrême compacité de cette réalisation.

Le Steppenwolf compte à son actif une particularité supplémentaire qui le place nettement au-dessus de ses concurrentes potentielles : sa suspension pneumatique à 4 niveaux. Audi a présenté en 2000 ce système novateur sur le modèle allroad quattro qui en est équipé de série. Cette nouvelle technique est installée ici sur un véhicule compact dont elle fait un véritable modèle polyvalent doté de qualités spécifiques.

La suspension pneumatique dont sont pourvus les deux trains assure une garde au sol variable sur une plage de 60 millimètres. Grâce à son châssis, le Steppenwolf dispose donc d’un centre de gravité bas avec un aérodynamisme optimal sur asphalte et d’une garde au sol importante facilitant les déplacements sur sol non consolidé.

A titre de comparaison : comparé à une A3, le Steppenwolf affiche au palier supérieur de la suspension – à une assiette absolue de 223 millimètres – un supplément de garde au sol de 102 millimètres, et un rehaussement de 42 millimètres au palier inférieur.

Comme sur l’allroad quattro, la suspension pneumatique du Steppenwolf fonctionne selon deux types de régulation : une manuelle et une automatique. En mode automatique, la hauteur de caisse est asservie à la vitesse. Entre 80 et 130 km/h, le système abaisse en deux paliers distincts de 20 millimètres l’assiette de la voiture, qui adopte alors le niveau dit normal, puis le niveau inférieur. A l’inverse, l’assiette remonte jusqu’à revenir au palier normal lorsque la vitesse diminue.

Par contre, le palier supérieur – 20 millimètres au-dessus du niveau normal – ne peut être activé qu’en mode manuel. La hauteur de caisse n’en redescend pas moins automatiquement si le compteur affiche une vitesse supérieure à 35 km/h.

L’unité de commande installée dans l’habitacle permet au conducteur de sélectionner manuellement chacun des trois paliers. Le Steppenwolf conserve dans tous les cas la hauteur sélectionnée tant que la vitesse pratiquée ne dépasse pas les seuils de sécurité intégrés au système.

La suspension pneumatique à 4 paliers fait plus qu’assurer la garde au sol adéquate ; elle assume également la fonction d’un correcteur d’assiette. Le palier sélectionné reste donc activé indépendamment du chargement du véhicule, voire de la charge tractée.

La suspension pneumatique du Steppenwolf peut faire état d’un talent supplémentaire déjà attesté au système de l’Audi allroad quattro : le confort de roulage qu’elle offre est en effet exceptionnel pour un véhicule du type tout-terrain – mais pas seulement ; les occupants en profitent lorsqu’ils circulent sur les pires pistes et sur route grâce à l’absence de mouvements perturbants de la caisse en virage rapide. Une condition idéale pour un véritable agrément de conduite.

Le design de la carrosserie
Les ingénieurs Audi ont choisi pour plate-forme technique le soubassement avec moteur implanté transversalement à l’avant qui caractérise aussi l’Audi A3 8L et l’Audi TT Mk1. Avec une longueur de 4,21 mètres et quatre vraies places assises, l’Audi Steppenwolf entre donc dans la catégorie des compactes et ce, alors même que les voies sensiblement plus larges et l’agressivité de la carrosserie qui semble tapie sur la route parlent un tout autre langage confirmé par sa largeur de 1,83 mètre pour une hauteur de 1,46 mètre.

La silhouette puissante du Steppenwolf est marquée par des ailes nettement épaulées et par des bas de caisse largement dimensionnés, par une ligne de caisse haute et la ligne faiblement arrondie du pavillon. Le contraste chromatique entre le toit foncé et la carrosserie de couleur sable accentue l’élégance et le dynamisme de la silhouette aux lignes tendues.

Le Steppenwolf ne fait rien pour dissimuler son goût de l’aventure hors des sentiers battus, bien au contraire. Gris foncé, les pare-chocs puissants aux contours prononcés contrastent avec le ton de caisse et soulignent la vocation off-road de la voiture tout comme les projecteurs intégrés aux rétroviseurs extérieurs.

Les énormes roues BBS de 19 pouces avec motif à six étoiles et des transitions renforcées entre le motif et le rebord de la jante constituent autant de signaux disant clairement la robustesse et la fonctionnalité.

Le profil des pneumatiques Goodyear au format 225/50 R19, spécialement développés et flanqués de l’inscription « Audi quattro », reflète la polyvalence du Steppenwolf et témoigne d’une aptitude égale à la maîtrise du hors-piste et des rubans asphaltés.

Le Steppenwolf peut être équipé au choix d’un hard-top en fibres de carbone ou d’une capote en textile tendue qui se fixe par pressions.
Décapoté, il offre à tous les occupants une garde au toit optimale. Le cadre n’en reste pas moins en place entre les montants arrière au-dessus de la lunette afin de préserver à la carrosserie la rigidité en torsion élevée dont elle bénéficie même en tout terrain.

Comme souvent sur les tout-terrains, la capote du Steppenwolf se place à la main. Le conducteur a juste besoin d’enficher en haut des glaces latérales deux éléments de liaison et d’y fixer la capote.

Totalement inédit, le design du Steppenwolf exprime pourtant dans chacune des ses lignes et dans le moindre détail l’appartenance du véhicule à la famille Audi. La calandre aplatie ornée des quatre anneaux, la silhouette mince et sportive et la ligne de caisse haute avec le cadre de pavillon constituent autant de signes distinctifs de la marque. Les arches de roues bien dessinées rappellent immédiatement le TT, autrement dit le représentant le plus frappant du style Audi.

Les designers Audi ont su réinterpréter des lignes familières pour un résultat aussi nouveau que peu ordinaire et ce, sans jamais s’éloigner du langage stylistique d’Audi. La solution particulière adoptée pour les clignotants avant leur permet de s’intégrer harmonieusement aux optiques.

L’ouverture du capot-moteur met au jour une esthétique parlante et des solutions innovantes. Là encore, les designers Audi ont su placer quelques accents forts. Les six pipes d’admission du moteur transversal brillent dans leur habit luisant de métal brossé – un signe évocateur du potentiel de ce six cylindres.

Le compartiment comprend en avant du moteur un capot transversal qui regroupe les orifices nécessaires aux appoints en huile, liquide de refroidissement et lave-glace. Le design de ce moteur fait le lien entre celui d’une voiture de compétition classique et celui d’une Audi du futur.

La partie arrière de l’étude Audi offre une particularité : un tiroir coulissant en dessous du rebord du coffre abritant la roue de secours. Ce tiroir peut servir également à tout autre chose – dans ce cas, la cinquième roue du Steppenwolf est remplacée par le kit de réparation Tire Mobility System autrement dit un compresseur de 12 volts, et un tube de produit anti-crevaison.

Le tiroir sert alors à loger le treuil proposé en option ; ce dernier se monte simplement en dessous de la calandre au moyen d’un adaptateur qui permet également de l’activer. Dans le tiroir prennent également place deux marchepieds qui s’enfichent en dessous des portières – une rehausse appréciable lorsque l’on souhaite fixer le chargement sur le toit alors que la suspension est en position haute.

Placé à quelque distance de la voiture, l’observateur embrasse la silhouette dans son ensemble et perçoit les lignes de force du design Audi : des lignes larges et tendues, des surfaces pures qui composent une architecture où se marient le calme et la tension. Aucune rondeur superflue, aucune nervure ne viennent perturber cette clarté esthétique dans laquelle la fonction et la forme s’harmonisent.

L’habitacle
L’espace intérieur est également dominé par la clarté, la fonctionnalité et la solidité. Les cadrans ronds à affichage analogique avec chiffres blancs et aiguilles rouges se détachant nettement du fond sombre facilitent la lecture des informations importantes. Les surfaces lisses et l’entourage métallique des cadrans donnent le sentiment d’un espace bien rangé, comme dans un cockpit. La sobriété de l’habitacle se nourrit par ailleurs de la note supplémentaire de pragmatisme et d’élégance que procure le cuir tanné épais et solide qui garnit largement la planche de bord.

Même l’habillage de l’espace inférieur fait place à un cuir épais de teinte cognac ; antidérapant, il est combiné à un caoutchouc de couleur noire dont la structure reprend le dessin de la bande de roulement des pneumatiques.

Cette combinaison de matériaux inattendue confère à l’habitacle une esthétique empreinte d’élégance et de discrétion tout en assurant parfaitement la fonction et les qualités de résistance attendues : d’un bon centimètre d’épaisseur, le cuir tanné de l’espace intérieur est fait pour affronter l’humidité, la saleté et toutes les vicissitudes du quotidien.

Les bas de caisse et le tunnel de transmission encadrent de chaque côté un espace de conception idéale où le conducteur et le passager avant s’inscrivent naturellement. Le maintien latéral est parfait. Les sièges au contours prononcés sont fixés assez bas sur des consoles plates, et les occupants adoptent donc spontanément la position d’assise typique d’une voiture de sport, les jambes confortablement étendues. Avantage inhabituel dans un coupé, l’Audi Steppenwolf offre en outre à ses deux passagers arrière un excellent confort d’assise et une habitabilité généreuse à la fois pour les jambes et pour le corps.

Le véhicule a été pensé pour leur assurer ce confort dès l’accès car les portières largement découpées vers l’arrière dégagent une large ouverture. D’autre part, le Steppenwolf est équipé du dispositif Easy Entry déjà connu de l’A3 8L : les sièges avant se repoussent jusqu’en fin de course et reprennent leur place une fois le dossier ramené dans sa position d’appui pour faciliter la montée et la descente des passagers arrière.

Autre atout dont les coupés ne peuvent que rarement se targuer, le compartiment à bagages est caractérisé par un important volume et par une grande facilité de chargement due à sa porte à ouverture latérale. La lunette arrière s’ouvre en descente comme une glace normale. Bien entendu, les sièges arrière se rabattent ensemble ou séparément, dégageant ainsi un espace suffisant pour loger derrière les sièges avant différents équipements sportifs encombrants voire des vélos.

L’allumage des feux entraîne en corollaire l’éclairage de la console centrale, que baigne alors une douce lumière rouge. L’espace intérieur est bien éclairé afin de faciliter la descente et la montée dans l’obscurité et la gestion électronique baisse automatiquement l’intensité lumineuse dans l’habitacle dès lors que la voiture roule, ce qui a pour autre avantage d’éviter tout reflet perturbant au niveau du poste de conduite. Cet éclairage combiné à la lumière rouge typiquement Audi des cadrans confèrent à l’habitacle du Steppenwolf l’atmosphère d’un cockpit d’avion.

La main droite du conducteur n’a pas loin à aller pour passer du confortable volant sport à trois branches au levier de vitesses bien particulier du Steppenwolf, dont la surface métallique luisante et la mécanique apparente contribuent au style de l’habitacle, tout comme les basculeurs de grande dimension avec large barrette en caoutchouc qui sont placés sur la console centrale. Le contacteur de démarrage protégé par un volet est positionné au centre de la barrette de basculeurs. La console centrale abrite d’autre part le grand et confortable commutateur rotatif de la suspension pneumatique à 4 niveaux.

Même dans le noir, même s’il porte des gants, le conducteur trouve sans la moindre hésitation les commande dont il a besoin. Il n’a jamais à se poser de question.

Les équipements
Le système de navigation Plus et son large écran LCD s’intègrent dans la console centrale sans que le moindre jour viennent en déparer la surface lisse. Cet équipement semble plus encore à sa place à bord de ce tout-terrain que sur un autre véhicule, facilite la vie du conducteur et lui permet de se concentrer pleinement sur la conduite. Invisible, l’antenne GPS est logée dans l’arceau de carrosserie arrière.

Outre sa fonctionnalité, la console centrale abrite une glacière bien commode pour conserver les boissons – même si l’on n’affronte pas tous les jours le désert.

L’Audi Steppenwolf a prévu de nombreux espaces de rangement pour la vie quotidienne : une grande boîte à gants, mais aussi des casiers ménagés dans les bas de caisse avec un filet de maintien. Les cartes routières ou autres objets tombant du vide-poche lorsqu’on ouvre la portière appartiennent ainsi au passé.

Le dossier des sièges avant comporte également des sacs de rangement ; amovibles, on peut les emporter lorsqu’on descend pour continuer son excursion à pied en emportant tout le nécessaire.

Le Steppenwolf est équipé d’un système Sound Bose – chose naturelle pour une Audi – avec un lecteur CD et neuf haut-parleurs qui assurent une parfaite qualité de restitution.

Le Steppenwolf se rit des étiquettes. Comme les Audi quattro et Audi Sport quattro, ses ancêtres, sa dotation technique est celle d’une sportive pur sang – sur route goudronnée comme sur simple piste empierrée. Il combine le caractère direct et authentique d’un engin fait pour avancer et passer partout et l’élégance poussée du design Audi. Le Steppenwolf repousse un peu plus loin la ligne d’horizon et ses potentialités ouvrent la porte à des découvertes jusqu’alors insoupçonnées. Un outil de précision pour tous les déplacements, y compris en terrain peu sûr.

Photos : Audi AG / 4Legend.com / D.R.

About The Author

Passionné de tout ce qui roule, vole et flotte.

Related posts

Leave a Reply