Essais du 1er sur-pneu antiglisse Musher – Entre la chaussette et la chaîne à neige

Ayant découvert par hasard lors d’un salon automobile en 2017 cet équipement ressemblant à une chaussette, j’ai été immédiatement intrigué par sa conception unique et son origine française. A mi-chemin entre une chaussette et une chaîne, le sur-pneu antiglisse Musher est une chaîne à neige textile sans couture s’appuyant sur un processus unique au monde avec sa composition ultra-solide dite de « mini-chenille » intégrant des fils inox. (voir article présentation 1er sur-pneu antiglisse Musher). Il offre ainsi une adhérence exceptionnelle sur sol enneigé et verglacé, bien supérieur à une chaussette. Il peut même parfois avoir une adhérence supérieur au pneu hiver, c’est pour dire sa redoutable efficacité. Découvrons ses essais en montagne sur différentes chaussées…

Cet équipement hivernal s’adresse principalement à ceux qui roulent en pneu été et qui rencontrent durant leur trajet de la neige et/ou du verglas. Le Musher permet ainsi de rouler en toute sécurité à une vitesse maximale de 50 km/h sur plusieurs dizaines de kilomètres. Il est disponible pour des pneus allant du 13 au 21 pouces, même avec de grandes largeurs (jusqu’à 325 mm de large).

Avec de tels arguments, j’ai voulu me rendre compte de l’adhérence de ce sur-pneu et de son efficacité sur différents parcours.

Montage et démontage faciles et rapides
En ouvrant le carton d’emballage, on découvre que Musher ne fait rien à moitié. Tous les éléments nécessaires pour le montage des sur-pneus antiglisse sont présents (hormis la pelle pouvant se révéler parfois nécessaire dans la neige) : vrais gants, tapis d’installation avec la notice, sac de rangement, sac en plastique pour ranger les Musher trempés après utilisations.

Après avoir lu la notice de montage qui est très claire et détaillées, il était temps de passer aux travaux pratiques. La vidéo (ci-dessus) montre leur montage et démontage très simples et rapides. En conditions réelles, cela prend moins de 2 minutes par pneu. Le premier montage est le plus long le temps de bien comprendre comment bien positionner l’équipement sur le pneu, notamment à l’arrière.

Pour le démontage est encore plus rapide : moins de 30 secondes. Il suffit de tirer sur le chaussette par le haut du pneu et de reculer la voiture. Le rangement se fait ensuite dans le sac en plastique bleu fourni afin de ne pas salir et tremper le coffre.

Roulage en montagne
J’ai pu tester cet équipement hivernal en montagne et notamment en station de ski, sur des routes glissantes recouvertes de neige fraîche en train de fondre, sur du verglas et de la neige en pentes plus ou moins douces, sur des démarrages et des freinages en pente et à plat, sur route sèche, … Le tout sur plus d’une vingtaine de kilomètres en France et en Suisse.

Le résultat est très positif. Malgré le fait d’avoir des pneus hiver très endurants, ils ont été « enveloppés » dans les sur-pneus antiglisse Musher et n’avaient ainsi plus leur propriété. Le rendu est le même avec des pneus été. En regardant les sillons dans la neige fraîche, on observe les traces laissées par les « micro-chenilles » et aussi celle de la structure des pneus enveloppés.

Cette technologie de micro-chenille par rapport aux chaussettes permet d’avoir un grip supplémentaire sur la glace et la neige. En pente notamment, on sent bien que les Musher agrippe la surface du sol glissant.

En parcourant des routes sinueuses, aucune vibration n’intervient. On n’a pas l’impression de rouler avec des sur-pneus. La voiture se comporte normalement avec un excellent grip et une excellente tenue de route, même en virage. A aucun moment, les sur-pneus voulaient se faire la malle. Ils s’agrippent parfaitement aux pneus et jouent leur pleinement leur rôle.

En démarrage en côte, que cela soit sur de la neige tassée, une faible couche de neige fraîche ou sur du verglas, le grip est excellent. Je me sentais serein et en sécurité.

Voulant connaître ses limites, je me suis aventuré en haut d’une forte pente verglacée et enneigée (plus de 30 cm d’épaisseur). Au bout d’un moment, cela ne passait plus. La neige était trop abondante pour avoir un grip suffisant. Cette situation ne se croise pas sur une route ouverte. Avec des chaînes, j’ai dû faire 1 m de plus grand maximum, c’est pour dire leur efficacité! Au contraire, en hors piste sur plus de 10 cm de neige fraiche, la traction était excellente. Cela m’a fortement surpris! A certains endroits, mes pneus hivers ne pouvaient pas jouer pleinement leur rôle. Avec les Musher, je suis passé sans problème. Bluffant!

Le sur-pneu Musher est homologué en tant qu’équipements spéciaux (panneau B26) et ne remplace pas de bonnes chaînes. C’est le chainon manquant entre les pneus été et les chaînes avec une supériorité évidente par rapport aux chaussettes dont la bande de roulement s’endommage très rapidement dès que l’on roule sur du bitume. J’avais pu en tester une paire il y a 2 ans et je n’avais pas été convaincu de leur efficacité notamment en virage et de leur endurance. Il sert aussi de complément aux pneus hiver jouant le rôle de chaîne dans certaines situations (neige en pente et verglas).

Le sur-pneu Musher offre en plus, grâce à sa structure résistante dotée d’une armure à mémoire de forme, une bonne longévité grâce à sa forte résistance à l’abrasion sur les sols faiblement enneigés mais aussi sur route noire (tunnels, entre 2 cols, villes, …).

Après plus de 20 kilomètres parcourus et notamment du sur bitume, hormis la saleté, ils sont comme neufs.

Mon avis
Coûtant environ 169 euros et disponibles dans de très nombreuses dimensions (www.musher-antiglisse.com), notamment pour des voitures non chaînables (sportives) ou avec des pneus à très fortes dimensions (SUV), je le recommande très fortement, notamment pour ceux qui recherchent un équipement premium, performant, durable et surtout qui n’ont pas de pneu hiver. Il ne prend pas beaucoup de place dans le coffre et doit être à portée de main. Ses performances sont proches de celles d’une chaîne, ce qui est assez surprenant quand on voit sa structure ressemblant de loin à une chaussette. Il a l’avantage d’être plus polyvalent qu’une chaîne car il peut être utilisé sur le bitume sans qu’il se déchire, jusqu’à 30 km. Les chaînes auront cassé bien avant.

J’ai aussi apprécié sa bande jaune réfléchissante dans l’obscurité afin d’être visible des autres usagers de la route en cas de stationnement sur le côté ou en arrivant à un carrefour. Enfin, dernier point important : il est made in France et nous pouvons en être fier.

Après chaque utilisation, je vous conseille fortement de les nettoyer à l’eau douce pour enlever le sel et les saletés puis de les sécher avant de les ranger dans leur sac. Ils sont d’ailleurs lavables en machine à 30°.

Photos : 4Legend.com