Rétromobile 2018 – Bugatti Type 57 Galibier de 1936

Rétromobile 2018 – Bugatti Type 57 Galibier de 1936

Cette rare Bugatti 57 Galibier de 1936 a été vendue aux enchères par Artcurial au salon Rétromobile 2017 au prix de 244 360 euros, possédant un historique clair et un dossier conséquent comportant la correspondance précédant l’achat en 1965 et relatant toutes les opérations d’entretien, de restauration, les sorties, rallyes et autres évènement ayant accompagné la vie de cette automobile.

Sur une voiture de cet âge, il est rare que le passé soit aussi bien connu, et que l’état soit aussi bien préservé. Parmi les Bugatti Type 57 survivantes, celle-ci constitue sans doute l’une des plus authentiques. L’histoire de cette Bugatti 57 est en effet d’une rare clarté, avec une chaîne de propriété ininterrompue et ne comportant qu’un faible nombre de propriétaires.

Vendue neuve à M. Maurice Bladbourg, de Bordeaux, par l’intermédiaire de l’agent Bugatti M. Piénon qui la réceptionne le 28 mars 1936, elle est immatriculée 269 G 78. Le 8 février 1938, elle est cédée à un automobiliste qui l’immatricule dans les Landes sous le numéro 8045 HU 1. Selon la revue n°22 du Club Bugatti publiée en 1992, la voiture connaît ensuite deux propriétaires, M. Sostrat et Frère, avant d’être achetée par M. Roblin, garagiste à Rochefort-sur-Mer.

C’est auprès de lui que Georges Lombard en fait l’acquisition, le 17 septembre 1965 et, depuis, elle n’a plus quitté la famille. C’est le regret d’une Bugatti Type 40 vendue en 1961 qui provoque cet achat, et Georges Lombard commence dès 1966 par une remise en état de la carrosserie, repeinte dans les teintes d’origine jaune et noir. La même année, il adhère au Club Bugatti de Hollande et se lance dans un rallye ambitieux, un périple de 3000 km traversant France, Danemark, Allemagne et Suisse. C’est le premier d’un grand nombre de voyages, le tourisme automobile étant l’une des multiples passions de Georges, qu’il pratique aussi avec sa voiture moderne : en 1973, il n’hésite pas à se rendre au cap Nord au volant de sa Citroën DS.

En 1976, un drame familial le garde pendant 12 ans éloigné de sa passion mais, en 1988, il remet en route la Bugatti et la confie aux Établissements Novo, à Marolles pour une réfection du moteur (avec adoption de coussinets minces), du pont arrière, des freins et de l’embrayage.

En 1990, Georges Lombard reprend goût aux rallyes, à commencer par celui du Galibier le bien-nommé et, en 1991, il s’inscrit à la journée Bugatti à Montlhéry organisée par Jean-Michel Cérède. En 1992, il inaugure la première édition du Grand Prix de Divonne-les-Bains dont il ne manquera aucun rendez-vous jusqu’en 1996. Mais cette année-là, suite à une bielle coulée, la voiture repart à Marolles, dans l’atelier de la famille Novo qui remet en état la mécanique malade, ce qui permet à son heureux propriétaire de participer à nouveau à de nombreuses sorties, même si les distances sont plus courtes que 30 ans plus tôt. En décembre 2012, la Bugatti est exposée à Chambéry pour les 40 ans du salon Auto-Rétro, en présence de son propriétaire qui s’éteint quelques mois plus tard, à l’âge de 96 ans.

Depuis, la voiture est remisée dans un garage de la propriété familiale et la mécanique méritera une révision complète. Les boiseries réclament des soins mais la sellerie en cuir havane est superbement conservée. Particularité intéressante, l’habitacle comporte quatre sièges séparés.

Photos : 4Legend.com

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