Zender Vision 1s – Un luxueux coupé sportif sur la base de l’Audi quattro

Zender Vision 1s – Un luxueux coupé sportif sur la base de l’Audi quattro

Les années 1980 ont marqué les esprits de nombreuses personnes dans l’univers automobile, notamment via de nombreuses réalisations faites par des préparateurs allemands comme Zender. Une voiture a été conçue sur la base de l’Audi quattro via un homme qui s’est construit au fur et à mesure sa réputation : Hans Albert Zender avec sa Zender Vision 1s, première d’une grande lignée de voitures reflétant son savoir-faire.

Historique de Zender
Déjà au début des années soixante-dix, Hans Albert Zender était devenu une référence dans le secteur du design automobile. Agé de 21  ans en 1968, Zender a terminé une formation d’architecte intérieur, le design étant déjà sa passion. Possédant alors une petite Fiat au confort déplorable, il décida de concevoir de nouveaux sièges baquets pour un meilleur confort. De fil en aiguille, il épata son entourage et ses amis qui le sollicitèrent pour améliorer leurs voitures.

En 1969, suite à une augmentation des demandes de personnalisations, Hans Albert Zender créa sa première société spécialisée dans la production d’accessoires automobiles sportifs : spoilers, ailerons, extensions d’ailes, … Il se lança aussi dans la personnalisation d’intérieurs utilisant des matériaux nobles comme le cuir et l’Alcantara. Sa société était florissante. En parallèle, il s’était lancé dans la compétition automobile avec une NSU TT.

Au début des années 1970 avec l’arrivée des premières petites GTI, son activité a continué à prendre de l’essor en Allemagne mais aussi à l’international. La mode était aux petites voitures sportives.

En 1974, Ford Werke AG et Volkswagen AG sont devenues des clients de Zender grâce aux nouvelles technologies de développement permettant la production de pièces aérodynamiques pour carrosseries automobiles en matériaux PUR-RIM et ABS de la plus haute qualité.

L’augmentation de la production, reconnue à l’échelle mondiale, a permis de construire l’usine Zender de Mülheim-Kärlich et de créer des partenariats stimulants avec des entreprises spécialisées dans la peinture et la réalisation de plastiques. Zender a continué à grandir au fil des ans et affiné sa production d’accessoires pour automobiles. Zender possédait en 1977 un vaste réseau de distribution couvrant plus de 40 pays dans le monde. La marque Zender était devenue synonyme de qualité et d’ingéniosité s’exprimant dans des concept cars au design futuriste et à la technologie innovante. En 1978, Zender s’est associé à Günther Zillner, un designer de talent qui officiait chez Ford.

Zender est entré dans le monde des concessionnaires automobiles en 1980 et seulement trois ans plus tard, Zender Exklusiv-Auto a été fondée, avec des showrooms accueillant des supercars comme des Ferrari et des Maserati.

La Zender Vision 1s
En quelques courtes années, Zender s’est ainsi hissé au niveau des meilleurs « tuners / préparateurs » européens. Son succès découle comme nous l’avons évoqué précédemment de l’effet « GTI » des années 1970, une base de travail dont il s’est fait une spécialité pour rivaliser d’audace avec les plus talentueux. Mais progressivement, Zender a diversifié ses sources d’inspiration, en piochant dans les valeurs sûres de la production germanique que sont les BMW et les Mercedes. Évolution logique, ce spécialiste réputé accède dans les années 1980 au stade suprême de carrossier et de constructeur à part entière avec sa première création présentée lors du salon de Francfort 1983 : la « Vision 1s », un coupé 2+2 aux formes inédites et futuristes, établi sur la base de la célèbre Audi quattro. Il fallait oser, c’est fait!

Ce n’est pas en un jour qu’on devient l’égal d’un Bertone ou d’un Giugiaro, et Zender ne me contredira certainement pas. Son coupé « Zender Vision 1s » mérite en toute objectivité les encouragements du jury, du fait même qu’il renferme beaucoup de promesses. Ses formes paraissent impressionnantes, de prime abord ; avec un examen plus approfondi, elles se révèlent toutefois un peu pataudes, avec un soupçon d’agressivité plutôt clinquante. La recette est connue : elle consiste tout simplement à affubler une carrosserie relativement sportive de « jupes » dégoulinantes, de spoilers envahissants, de persiennes et d’ouïes plus ou moins utiles, et d’asseoir le tout sur des jantes extra larges, dotées d’un design sophistiqué.

La sauce ne prend toujours pas; parfois même, elle tourne mal. C’est le cas de cette « Vision 1s », victime en somme de l’excès de zèle de ses créateurs, encore trop marqués par leurs origines de « tuners » distingués. Cette silhouette recèle pourtant beaucoup de bonnes surprises, mal exploitées. La face avant, toute en courbes douées, traduit notamment une heureuse recherche esthétique. Le pavillon s’intègre assez bien à ces formes souples ; quant aux portes à ouverture verticale, elles ne sont là que pour impressionner les enfants, mais « l’effet spectacle » est garanti…

La base mécanique provient de la légendaire Audi « quattro » apparue en 1980; on est loin, en effet, du profil sévère et pas trop rigoureux du coupé usine à quatre roues motrices. Un tel engin, astucieusement « restylé » serait tout à fait à sa place au sommet de la gamme « Audi », où il serait venu à point nommé épauler l’extraordinaire Audi « 200 » de l’époque. Pour l’heure, l’initiative vient de Zender, et ses limites doivent donc être objectivement interprétées.

Si Zender est à l’origine de ce projet ambitieux, c’est le styliste maison Günther Zillner qui en a tracé les lignes massives. Les deux hommes travaillaient en étroite harmonie depuis quelques années, et il semble ainsi que le second ait parfaitement interprété les instructions du premier.

A l’origine, Zender souhaitait réaliser un coupé 2 + 2 inédit, autour d’une mécanique brillante et éprouvée. Le choix du groupe et de la transmission de l’Audi quattro paraissait logique, dans une telle perspective.

Les lignes de la voiture auraient, semble-t’il, bénéficié d’une sérieuse étude aérodynamique. Le CX théorique n’est pas mentionné par le fabricant, cependant il s’approche au moins des 0,30 de l’Audi 100.

Toujours selon Zender, les portes « papillon » n’étaient pas là que pour la seule beauté du geste. Elles permettaient un accès aisé à l’habitacle (la hauteur totale ne dépassant pas 1,14 m), et, en cas d’accident, un dispositif automatique empêchait théoriquement leur blocage. Quant au dessin des ailes arrière (avec spoiler surélevé), il répondait également à des exigences aérodynamiques; leur forme en « coin » et les « passages » aménagés entre elles et le coffre seraient en effet censées assurer un bon appui à l’essieu arrière, et éviter le déplacement des masses lors des phases d’accélération et de freinage.

L’habitacle reste tout à fait dans la note de ma transformation. On y trouve la panoplie habituelle à tous les engins « reconditionnés » qui peuplaient les salons automobiles européens depuis la fin des années 1970. Les sièges sport, électriques et chauffant, de marque Recaro sont au rendez-vous et la traditionnelle chaine HiFi Clarion si populaire à l’époque figure également au programme des réjouissances. Le cuir s’étale au grand jour sans radinerie aucune. Mais le client est roi, bien sûr. Ainsi toutes les options possibles et imaginables pouvaient être installées sur demande spéciale. Il suffisait en somme d’ouvrir son portefeuille au bon moment.

Le moteur de 2,2 litres, 5 cylindres turbo de l’Audi quattro était proposé en trois versions de 200, 240 ou 300 ch. Dans cette dernière configuration, il procurait à la « Vision 1s » des accélérations plus que respectables, comparables à celles de la Porsche 911 Turbo de l’époque, et une vitesse maximale avoisinant les 270 km/h. L’ensemble suspension – transmission était également repris du coupé Audi ; les freins étaient à disque (avec servo) sur les quatre roues ( la distance d’arrêt était de 245 mètres pour une vitesse de 280 mètres/s).

Le prix officiel de la « Vision 1s » n’avait pas été fixé définitivement à l’époque. Approximativement, il tournait autour de 150 000 DM. Zender n’a pas produit beaucoup d’exemplaires de cette voiture, uniquement 3 ce qui est très peu. Une clientèle existait néanmoins à l’époque pour ce genre d’engin à vocation marginale.

Les autres concepts Zender
Suite à la construction de cette première voiture, Zender n’a plus souhaité commercialiser ses concepts. Son objectif était de mettre en avant le savoir-faire technologique de sa société et de retenir l’attention du public lors des grands salons internationaux.

Depuis son premier prototype, Zender est régulièrement revenu au devant de la scène avec de nouveaux modèles, toujours aussi attrayants. La  » Vision 1s  » n’a ainsi pas été un acte isolé. La Vision 2 a suivi en 1985. Il s’agissait d’une impressionnante berlinette bâtie autour d’un moteur central. Après quelques modifications de détail, la Vision 3 était née sur la base de la Vision 2, en 1987. Entre temps, le cabriolet Vision 3c, une version ouverte de la Vision 3 fut dévoilée au salon de Genève 1986. La Vision 3 fut dévoilée au salon de Francfort 1987, propulsé par le moteur V8 5,6 l de Mercedes Benz, développant 300 ch et pouvant atteindre près de 290 km/h.

En 1989, la Zender Fact 4 BiTurbo a été présenté. Cette voiture était un condensé de hautes technologies en comparaison avec d’autres voitures de sport de l’époque. Zender avait choisi le moteur Audi V8 3.6 l, développant pour l’occasion 448 ch et pouvant atteindre la vitesse phénoménale de 315 km/h.

D’autres concepts ont suivi comme le Zender Fact 4 Spider en 1991, le roadster Progretto 5 sur base Alfa Romeo en 1995, l’Escape 6 à moteur VR6 Volkswagen en 1997, la Thirty 7 (30-7) en 1999 avec également une mécanique VW. Le dernier concept car Zender a été présenté en 2001 avec un châssis et un moteur BMW : la Straight 8.

La société Zender existe toujours à ce jour, comptant plusieurs centaines de salariés, travaillant dans trois filiales spécialisées et exportant dans une quarantaine de pays des pièces pour de grands constructeurs.

Détails de la voiture
Carrosserie : coupé 2+2, carrosserie en fibre de verre, design futuriste intégrant des portes « papillon », aérodynamique travaillée permettant d’avoir une bonne pénétration dans l’air et un bon appui à hautes vitesses, nouveau mécanisme des phares permettant aux capots de phares de se retirer vers l’arrière afin de laisser le champ libre aux phares, soubassement renforcé de l’Audi quattro via une architecture spécifique.

Dimensions :
Longueur : 4,52 m
Largeur : 1,85 m
Hauteur : 1,14 m

Équipements intérieurs : nouveau tableau de bord avec de nombreux instruments de bord, sonorisation HiFi et radio Clarion, sièges avant sport Recaro, 2 petits sièges arrière avec réglage automatique du rembourrage dorsal, sièges chauffant se réglant en hauteur, intérieur entièrement en cuir et tapis en velours de haute qualité. La personnalisation était possible selon le souhait du client.

Châssis : châssis renforcé, suspension sportive Koni développée en partenariat avec Zender, transmission intégrale avec blocage de différentiel, jantes en aluminium 9J x 15 chaussées avec des Pneus Pirelli P7 en 285/40 VR 15.

Moteur : Audi 5 cylindres 2.2 Turbo développant 240 ch (selon le désir du client, de 240 à 300 ch). Vitesse maximale de 235 à 270 km/h (selon la puissance du moteur).

Photos : Zender

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