La veille de Noël, l’un des réservoirs d’une Audi A3 Sportback g-tron a éclaté alors que son propriétaire faisait le plein de carburant dans la station-service Euro Rastpark à Achern en Allemagne. Au-delà des énormes dégâts sur la voiture, son conducteur a été grièvement blessé. Y-a-t-il un réel danger avec les voitures fonctionnant au gaz naturel?
L’éclatement (il ne s’agit ni d’une explosion – pas de feu – ni d’une déflagration) de cette Audi A3 Sportback g-tron assez récente (de 2018) fait grand bruit en Allemagne. Avant toute chose, il est important de signaler que cette voiture avait subit un accident auparavant, une mauvaise réparation pouvant être à l’origine du grave accident.
Le 23 décembre 2018 à 12 h 30, le conducteur d’une Audi A3, âgé de 34 ans, souhaitait ravitailler son véhicule. Lors du ravitaillement en carburant dans la station Shell, l’un des réservoirs a éclaté. Le conducteur a été grièvement blessé par le vol de pièces provenant du véhicule. Heureusement que personne d’autre n’était présent autour au moment de l’éclatement, n’occasionnant ainsi aucun autre blessé. Une famille possédant un Land Rover endommagé par l’accident était heureusement aux toilettes.
L’erreur humaine est à écarter, l’homme ne fumant pas ou n’étant pas au téléphone lors du ravitaillement. Les installations de la station-service (pompe à essence et ses mécanismes de sécurité) ont été aussi jugées conformes.
Le chef des pompiers Michael Wegel a déclaré : « Les gravats avaient cassé la vitre latérale et endommagé deux autres véhicules ainsi que la pompe à essence. Dans le pire des cas, quatre à six personnes auraient pu être tuées. » Il a ajouté : « Même des débris lourds ont volé 35 mètres à travers la station d’essence. »
Les photos suite à l’éclatement montrent les dégâts énormes de la voiture à l’arrière, les réservoirs de gaz éventrés et les différents débris éparpillés devant la pompe à essence.
Selon la police, la voiture a été réparée après un accident survenu à l’arrière contre un obstacle mais la voiture n’a pas été controllée suite aux réparations.
Pour Audi et l’ensemble du Groupe VW, cet accident est pris très au sérieux. Le stockage de gaz naturel dans l’automobile doit se conformer à des normes drastiques, auxquelles se plie le Groupe Volkswagen et notamment Audi. Les réservoirs multicouches ne sont pas en acier pouvant rouiller et se dégrader mais en matériaux composites, 70% plus léger et pouvant résister à de fortes pressions. Le fournisseur du Groupe VW est le spécialiste Hexagon xperion qui fabrique des réservoirs dotés de 3 couches pour une plus grande sécurité : une couche de polyamide étanche aux gaz repose à l’intérieur, avec une couche de plastique renforcé de fibres de carbone (PRFC) procurant une résistance accrue et enfin une dernière couche de plastique renforcé de fibres de verre (PRV), destinée à protéger contre les dommages extérieurs.
Regine Hurth, porte-parole pour la presse chargée des véhicules à essence chez Audi, n’a ni voulu confirmer ni infirmer ces informations, les enquêtes d’Audi sur l’incident s’étant également poursuivies. Un rappel à grande échelle pour les Audi A3 g-tron n’est pas prévu à ce jour, Audi a indiqué que la faute du fournisseur avait été écartée après les premières conclusions.
Une grande enquête incluant de nombreux organismes allemands et le constructeur Audi est en cours afin de comprendre comment l’explosion a pu avoir lieu et qui en est le responsable. Le résultat de l’enquête ne sera connu que dans plusieurs mois.
Est-ce dangereux de rouler au gaz naturel en voiture du Groupe VW, embarquant les mêmes technologies que l’Audi A3 g-tron? Leurs utilisateurs doivent-ils uniquement utiliser l’essence? Audi rassure en disant : « Non ». Selon les constatations initiales, une faute du fabricant est exclue.
Photos : Roland Spether / Bundesverband für Gasanlagentechnik
