Italdesign Aztec de 1988 – Un concept car futuriste à moteur Audi produit à 15 exemplaires

Italdesign Aztec de 1988 – Un concept car futuriste à moteur Audi produit à 15 exemplaires

Pour célébrer les 20 ans d’Italdesign en 1988, dirigé par Giorgetto Giugiaro, un premier prototype – qui formera plus tard un trio avec l’Aspid et l’Asgard – a été présenté et ovationné au salon automobile de Turin en 1989 : l’Italdesign Aztec motorisé par un moteur turbo Audi à 5 cylindres. 15 exemplaires seront ensuite fabriqués dont l’un appartient à Roland Mayer, le PDG de MTM.

Un concept car futuriste
A la fin des années 1980, les coupés, les roadsters et les spiders sont redevenus populaires. Voulant surfer sur cette vague, l’entreprise italienne de design Italdesign a fait une pierre deux coups en dévoilant pour son 20ème anniversaire un premier concept de spider au look très futuriste et suscitant l’émotion des visiteurs et de la presse du salon de Turin 1989.

Ce concept car inédit redéfinissait le concept de voiture sportive à 2 places. Il annonçait une nouvelle approche qui allait sa caractériser dans les années 1990 avec la présentation de nouveaux types de concept cars. Le design automobile était en plein boom et créatif. Les années 1990 ont vu le retour des voitures de sport à toit ouvert comme les roadsters mais aussi des coupés. L’image donnée par la voiture est devenue plus importante.

Toujours en 1989, Giorgetto Giugiaro a continué dans sa lancée en présentant deux 2 autres concept de voitures au design similaire : l’ItalDesign Asgard (un van futuriste au toit vitré) et l’ItalDesign Aspid (un coupé futuriste au toit vitré) formant ainsi une famille complète de trois véhicules motorisés par des moteurs Audi.

L’Aztec n’est pas un concept car statique. Il est roule parfaitement via 4 roues motrices et à l’aide d’un moteur turbo d’origine Audi en position centrale. Il s’agit du moteur 5 cylindres turbo de 2,2 litres, développant 200 ch à 6 200 tr/min, permettant de bonnes performances à ce concept qui est assez léger. Sa vitesse maximale est de 240 km/h.

L’Aztec se caractérise par ses 2 cockpits séparés et son apparence High-Tech autant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Même de simples pièces comme l’aileron ou les rétroviseurs étaient réinventées par un nouveau design.

L’Aztec incarnait le désir d’une forme sculptée plutôt que conçue : son métal lisse est ponctué de motifs graphiques et son aspect mécanique retravaillé avec le moteur exposé et les roues arrière profilées.

Contrairement aux voitures de sport classiques à toit ouvert, l’habitacle est divisé en deux parties symétriques : le passager dispose également d’un volant qui est en fait un pupitre de commande et n’est pas utilisé pour la direction. On retrouve une petit écran servant d’ordinateur de bord.

Les panneaux de commande situés sur les deux panneaux latéraux sont accessibles en saisissant les codes appropriés. Ceux-ci fournissent des informations sur le niveau d’huile moteur, le liquide de refroidissement, le liquide de frein et une jauge de température amovible.
Un vérin hydraulique et une prise de courant de 12 V sont également situés sur le côté droit.

Sur le côté gauche se trouvent un tournevis électrique amovible, une lampe électrique, un compresseur pour gonfler les pneus et un extincteur.

L’accès à la voiture se fait en ouvrant les portes comme d’habitude et en soulevant des parties du cockpit vers le haut.

Côté dimensions, l’Aztec mesure 4,27 m de long, 1,97 m de large et 1,175 m de haut.

Apparition dans un film de science fiction
La forme futuriste de l’Italdesign Aztec a persuadé le réalisateur américain Roger Corman de choisir la voiture pour la faire apparâitre dans un film d’horreur et de science-fiction se déroulant à Los Angeles en 2031 : Frankenstein Unbound (1990).

Avec les Machimoto et les BMW NAzca C2, l’Aztec est également apparu dans le film italien A spasso nel tempo de Carlo Vanzina en 1996.

Une petite production de 15 véhicules
L’Italdesign Aztec a permis de susciter l’intérêt de quelques passionnés. Une fois le concept car présenté, ce dernier est resté unique. Mais certaines personnes souhaitaient en acheter. Un entrepreneur japonais – Mario Myakawa – a pris contact avec Italdesign et notamment son designer Giorgetto Giugiaro pour acheter les droits afin de produire en quantité très limitée cette voiture et l’homologuer pour une utilisation routière.

Avant de lancer ce projet, Mario Myakawa devait d’abord trouver des clients intéressés. Rapidement, une vingtaine de personnes se sont manifestés, malgré le prix unitaire de la voiture : 500 000 DM, soit 255 645 euros.

Mario Myakawa à confié en 1991 au préparateur MTM la conception mécanique et l’homologation TÜV de la voiture.

Cette voiture est restée fidèle au concept car, avec une motorisation Audi plus puissante : celle de l’Audi 200 Turbo 20V, développant 250 ch via une préparation MTM. Comme pour le concept car, l’Aztec de série a une transmission intégrale, issue de la Lancia Delta Integrale.

Après des centaines d’heures de travail, le premier prototype fut envoyé à Nardo pour plus de 2 000 kilomètres de tests de fiabilité pour l’homologation via le TÜV.

La certification fut obtenue juste pour le grand prix de Monaco 1992 où l’Aztec a pu rouler en préambule de la course de Formule 1.

Essai de l’Aztec par Frédéric L’Huillier
En décembre 2004, Frédéric (ancien importateur MTM en France) a pu essayer aux alentours d’Ingolstadt – malgré la neige et le froid – la voiture au look très particulier et unique de Roland Mayer :

« Il faut être plus que passionné pour vouloir essayer une telle voiture alors qu’il fait -10°C dehors. Certes le cadre est magnifique pour cette voiture ‘spatiale’ mais il fait vraiment froid.

Pour s’asseoir, c’est relativement simple, il faut d’abord ouvrir le cockpit supérieur puis la porte en grande partie translucide. Notons d’ailleurs que vous ne pouvez pas entrer en même temps dans la voiture car les deux cockpits ne peuvent pas être ouverts simultanément.
Bref cet assemblage de porte est assez atypique. Il faut fermer la porte latérale comme une voiture normale puis refermer le cockpit comme un avion. Les 2 bulles sont assez grandes pour bien protéger les 2 occupants.

Les 2 baquets sont vraiment grands et confortables, les harnais 4 points permettent d’être en sécurité.

Le moteur est démarré alors que le tableau de bord ‘très italien’ prend vie. Je découvre heureux que le chauffage fonctionne de façon très efficace. Par contre la direction est ‘camionnesque’. C’est avec une grande prudence que nous partons vers une petite route déserte pour la séance photo. Grande prudence sur la route car celle ci est verglacée par endroit. Il serait regrettable de transformé une création de Giugiaro en Compression de César grâce à la fée ‘Geléé’!!! Mais le plaisir de rouler ainsi à ciel ouvert est immense.

C’est vraiment très particulier d’être seul ainsi dans sa bulle alors que nous roulons à deux. Pas très pratique pour se parler d’ailleurs. Une fois sur place, le travail de photographe commence. Pas facile avec ce froid bavarois. Heureusement le sujet et le cadre sont exceptionnels. Je ne peux m’empêcher de penser au début du 5eme épisode de la Guerre des Étoiles. Mes doigts ont des limites malgré des pauses dans la voiture. »

Photos : 4Legend.com / Italdesign

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Passionné de tout ce qui roule, vole et flotte.

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