Porsche 550 RS Spyder Wendler de 1956 – Châssis 550-0082

Porsche 550 RS Spyder Wendler de 1956 – Châssis 550-0082

En marge du salon Rétromobile 2019 se tenait une vente aux enchères de RM Sotheby’s aux Invalides qui proposait un véhicule à la fois rare et légendaire : une Porsche 550 RS Spyder carrossée par Wendler de 1956 qui a un sacré palmarès en course au sein de l’Écurie National Belge, dont une participation aux 24 Heures du Mans 1957.

Porsche 550 Spyder : la reine des circuits
La Porsche 550 Spyder a une place spéciale dans l’histoire du sport automobile international, ayant permis à Porsche de se faire connaître sur les circuits. Il s’agit de la première voiture du jeune constructeur automobile allemand, conçue spécifiquement pour la compétition avec une carrosserie légère en aluminium, s’inspirant de nombreuses réalisations spéciales à moteur Porsche conçues par des pilotes amateurs.

Les 550 Spyder ont un moteur Flat 4 en position centrale, offrant d’excellentes performances pour l’époque. Dès leurs premières participations en courses automobiles, notamment en mai 1953 au Nürburgring, les voitures ont commencer à remporter des courses comme aux 24 Heures du Mans 1953 avec les deux premières places de leur catégorie.

La version 550 RS Spyder est ensuite apparue avec plus de puissance via le moteur Type 547 Flat 4de 1 500 cm3 (conçu par Ernst Fuhrmann) et de meilleures suspensions.

Alimenté par deux carburateurs double corps inversés, avec une lubrification par carter sec et un double allumage, ce moteur développait 110 ch. La voiture ne dépassant pas 550 kg, cette puissance suffisait amplement à emmener la Porsche 550 Spyder RS sur le podium des courses auxquelles elle prenait part dans le monde entier.

Avec ce nouveau moteur, la 550 Spyder RS s’est rapidement établie comme une des voitures à battre dans les catégories de petite cylindrée. En 1955 a commencé la production du Spyder client, dont la réputation était celle d’une voiture de compétition très équilibrée, presque docile, avec une puissance correcte et une très bonne tenue de route. Elle était non seulement extrêmement compétitive, mais elle présentait aussi une forme aussi réussie qu’elle était plaisante à conduire, si bien que les pilotes et les passionnés de sport automobile se sont rapidement laissés séduire par les petits Spyder Porsche.

Châssis 550-0082 de 1956
Cette Porsche 550 RS Spyder a connu une belle carrière sportive au niveau international, entre les mains de plusieurs pilotes connus. Ce Spyder (châssis n°550-0082) est sorti d’usine en mars 1956, et était le 90ème exemplaire sur les 99 modèles produits de ce type. Commandé par le distributeur Porsche en Belgique, D’Ieteren Frères à Liège, il a été livré neuf dans la légendaire teinte de compétition belge, jaune vif, à l’Écurie Nationale Belge, équipe formée de la fusion en 1955 de l’Écurie Francorchamps de Jacques Swaters et de l’Écurie Belge de Johnny Claes. Au cours des années qui ont suivi, cette voiture a constitué une pièce mémorable parmi les machines engagées par l’Écurie Nationale Belge, aussi bien par sa peinture jaune éclatante que par sa propension à occuper le devant la scène dans les épreuves européennes les plus difficiles.

Cette voiture a été immédiatement engagée en course et utilisée par de nombreux pilotes amateurs de renom, comme Claude Dubois, Christian Goethals, Georges Harris, Freddy Rousselle, Georges Hacquin, Alain Dechangy, Yves Tassin et la célèbre Gilberte Thirion. Sur les six épreuves auxquelles la voiture a pris part pendant la saison 1956, elle a décroché plusieurs podiums dont une deuxième place à la course de côte de la Roche aux Faucons, avec Gilberte Thirion, et une troisième place aux 12 Heures de Reims. Mais c’est aux 1000 km de Paris, à Montlhéry, qu’elle a signé son accomplissement le plus brillant de la saison, avec une victoire de catégorie en terminant 20 secondes derrière la Ferrari 857 S de Phil Hill et Alfonso de Portago.

Mais sans aucun doute, l’épreuve la plus significative à laquelle a participé cette voiture a été les 24 Heures du Mans 1957, parmi un parterre de dix Porsche 550 Spyder. Malheureusement, Dubois et Hacquin ont été disqualifiés après s’être arrêtés au stand au 70e tour pour ajouter de l’huile. Cette année-là, plus de la moitié des participants ont dû abandonner. Mais c’est la seule fois de la saison où cette 550 Spyder n’a pas pu franchir la ligne d’arrivée, comme en témoigne la série de succès qui a suivi. Après deux victoires aux courses de côte de la Roche aux Faucons et de Charreau de Leffe au mois de mars, elle a décroché en mai une troisième place au Grand Prix de Spa et aux 1000 km du Nürburgring (derrière deux autres 550 Spyder), et une deuxième place au Grand Prix des Frontières, à Chimay. Sa dernière course au sein de l’Écurie Nationale Belge a été le Grand Prix de Suède 1957, où la voiture est arrivée huitième de sa catégorie entre les mains de Tassin et Hacquin.

De 1958 au début des années 1960, cette voiture appartenait à Jacques Thenaers, qui l’a engagée en course de côte et en rallyes locaux. Elle a ensuite été recarrossée vers 1965 en coupé par APAL et équipée d’un moteur Carrera 2 litres après son achat par Edmond Pery, de l’Écurie Francorchamps.

Elle a été ensuite vendue au pilote amateur belge Pierre Bonvoisin. Sous sa forme APAL, elle a continué à courir en Belgique en 1967. Lorsqu’elle a été cédée en septembre 1970 à M. Michaelis, de Embourg, en Belgique, elle avait un moteur S-90. Quelques temps après, la voiture a été entreposée dans un garage où elle est restée une vingtaine d’années. Elle a été ensuite achetée par Philippe Jegher, d’Esneux, en Belgique, qui l’a vendue en mars 1989 à Corrado Cupellini, de Bergame, en Italie. Elle était alors dépourvue de son moteur et de sa carrosserie APAL. En mai 1995, elle a été achetée par Bruno Ferracin.

La voiture a été ensuite achetée, en janvier 2000, par Peter Ludwig, en Allemagne, et une restauration complète a été entreprise par Porsche Zentrum Würzburg, pour un coût total de presque 100 000 euros. Cette remise en état a impliqué la réalisation d’une nouvelle carrosserie et la recherche d’un moteur et d’une transmission correspondant à l’origine de la voiture. Une fois terminée, elle a pu prendre part en 2001 aux Mille Miglia Storica. Le moteur Fuhrmann quatre arbres a été refait en 2003. De plus, cette 550 Spyder est équipée des rares jantes en acier et aluminium qui complètent les disques de freins de 60 mm, composants conçus spécialement pour les 24 Heures du Mans.

Les Porsche 550 RS Spyder font partie des voitures de course des années 1950 les plus convoitées, surtout avec un tel palmarès. Elle s’est vendue 3 042 500 euros avec 5 625 km au compteur.

Photos : 4Legend.com

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