RUF CTR2 Sport Prototype Pikes Peak 1997 – Ex Steve Beddor

RUF CTR2 Sport Prototype Pikes Peak 1997 – Ex Steve Beddor

La RUF CTR2, lancée en 1995, était basée sur la Porsche 911 Turbo type 993. Lors de son lancement, le CTR2 était l’une des voitures de série les plus rapides au monde, seulement détrônée par la McLaren F1. Une version plus radicale fut développée par RUF pour mettre en avant les performances de son nouveau modèle. RUF a engagé en 1997 deux prototypes CTR2 Sport Yellobird spécifiques de 702 ch (523 kW) à la course de côte de Pikes Peak, confiés aux frères Steve et David Beddor. L’une d’elles a terminé à la seconde place.

La RUF CTR2 était déjà un modèle très sportif. Avec le CTR2 Sport, RUF proposait une voiture encore plus démoniaque avec un moteur Flat 6 bi-turbo de 3,6 l développant une puissance de 580 ch (426 kW) et un couple de 780 Nm. Sa vitesse maximale est de 340 km/h, une vitesse ahurissante pour l’époque et même encore aujourd’hui.

RUF CTR2 Sport Prototype – 2 exemplaires pour la course de Pikes Peak
Pour mieux se faire connaître, notamment aux États-Unis, Alois RUF a développé deux prototypes bodybuildés et basés sur le CTR2 Sport afin de les engager en 1997 à la course de côte de Pikes Peak, confiés aux frères et pilotes Steve et David Beddor qui les ont amenés par la route.

Accouplé à une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports (avec engrenage court adapté à la courbe de couple du moteur pour une accélération incroyablement rapide), le moteur Flat 6 bi-turbo de 3,6 litres a aussi été revu permettant de développer via des bielles en titane, un volant moteur léger et 2 turbos KKK une puissance de 702 ch (523 kW) transmise aux roues arrières. Il offre un couple très linéaire culminant à un régime particulièrement bas de 5 000 tr/min, juste ce qu’il fallait pour cette course de côte qui favorisait l’accélération dans les courbes lentes.

Deux refroidisseurs intermédiaires air-air sont montés sous le capot arrière et sont alimentés en air frais par l’aileron arrière unique incluant un système de refroidissement par eau.

Le CTR2 dispose d’un système de lubrification à carter sec avec réservoir d’huile séparé d’une contenance de 13,6 litres.

Ses performances sont impressionnantes : vitesse de pointe de 350 km/h, accélération de 0 à 100 km/h en seulement 3,8 s.

L’aileron arrière multifonction est lui aussi spécifique, bien plus imposant que sur les modèles CTR2 Sport. L’un de ses rôles est l’appui de l’arrière de la voiture. Il sert également à diriger le flux d’air aux deux échangeurs air-air latéraux.

Cet aileron principal est bien plus haut que sur le modèle de série et bien plus grand que le double aileron ajustable, afin d’améliorer l’équilibre aérodynamique.

Les autres transformations comprenaient un arceau cage homologué FIA répondant aux normes de Pikes Peak avec des renforts latéraux, des ailes arrière redessinées, un volant RUF en Alcantara et des sièges Recaro compétition avec un harnais Simpson à 5 points.

La suspension indépendante à l’avant et à l’arrière utilise des ressorts et des amortisseurs Öhlins issu du sport automobile avec des bagues sphériques uniball dans les bras de suspension et l’essieu arrière multibras. La suspension est entièrement réglable notamment en hauteur, à l’avant et à l’arrière.

Côté freinage, RUF a mis le paquet avec des étriers à quatre pistons à l’avant et à l’arrière couplé à un système ABS adapté au sport automobile, avec un système de freinage hydraulique à double circuit avec servomoteur hydraulique. Les disques de freins ventilés et percés sont de 380 mm à l’avant et 320 mm à l’arrière. Le frein de stationnement est actionné manuellement via des tambours supplémentaires à l’arrière.

Les roues sont constituées de jantes de course BBS en magnésium en 3 parties, étant assez légères : 11j × 18″ à l’avant et 13j × 18″ à l’arrière, montées avec des pneus slicks Michelin Pilot SX.

Les autres caractéristiques sont son gain de poids via des vitres ultra légère, un capot et des portes en fibre de carbone et des panneaux de carrosserie en Kevlar. Un réservoir de carburant de 100 litres a été installé à l’avant.

L’équilibre aérodynamique est atteint avec l’ajout d’un séparateur avant amovible pour la force d’appui avant.

Podiums lors de différentes courses dont à Pikes Peak
La RUF CTR2 Sport prototype (châssis n°W09BC0364VPR06011) est l’un des deux prototypes CTR2 Sport à carrosserie plus sportive, engagés au Pikes Peak International Hill Climb en 1997.

Les deux voitures avaient été construites par RUF en conformité avec la FIA et le règlement de la course de côte Pikes Peak. Elles étaient d’ailleurs immatriculées pour un usage routier, au contraire de la majorité des voitures concurrentes.

Pour démontrer l’exceptionnelle polyvalence de la CTR2 Sport, les deux prototypes furent pilotés aller-retour sur le trajet du Pikes Peak par les frères Steve et David Beddor. Après avoir remporté les qualifications, Steve Beddor a terminé second de la catégorie Open Class de la compétition, tandis que son frère David (au volant du second prototype) a terminé à la 4ème place.

La Ruf CTR2 Sport Prototype de Steve Beddor a ensuite participé à d’autres courses et notamment gagné à trois reprises la Virginia City Hill Climb de 1999 à 2001.

Cette voiture a rencontré un grand nombre de succès aux États-Unis à la fin des années 1990 : 22 premières places, 13 secondes places et 6 troisièmes places, soit un total de 41 podiums.

Historique
Le propriétaire actuel a acheté via RUF ce prototype CTR2 Sport au premier propriétaire Steve Beddor. Le moteur a été entièrement révisé par RUF et doté d’un système d’injection d’eau (pour contrecarrer la détonation), comme sur les dernières Porsche GT2 RS.

De plus, les amortisseurs ont été révisés par leur constructeur, Öhlins, basé au Nürburgring. La voiture a été exposée par RUF au salon de l’auto de Genève 2016.

En vue de son homologation routière en Allemagne, le système d’échappement a été modifié par l’ajout d’un silencieux.

Le moteur a lui aussi été adapté pour une conduite sur route, avec une puissance maximale passant de 702 ch à 591 ch, utilisant du SP98. A l’origine, la voiture utilisait du carburant de compétition. La carte grise allemande mentionne une puissance de 512 ch.

Son second propriétaire l’a mise en vente à l’occasion de la vente aux enchères Bonhams au Grand Palais le 7 février 2019. Elle n’a pas trouvé preneur, malgré une offre à 1 050 000 euros, jugée insuffisante par rapport à son prix visé de 1,3 million d’euros minimum.

Photos : 4Legend.com / Bonhams / DR – Vidéo : auto motor und sport

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