Test drive Audi e-tron, vers l’infini et au-delà?

Test drive Audi e-tron, vers l’infini et au-delà?

 

Voici enfin notre prise en main de l’Audi e-tron, le tout premier véhicule 100% électrique commercialisé par Audi. Le premier contact de 4Legend, hors salons, a d’abord eu lieu lors de la soirée de présentation à quelques clients des concessions Audi Jean Lain de Chambéry et d’Annecy à l’INES, Institut National de l’Energie Solaire, du Bourget-du-Lac pour une soirée autour du photovoltaïque et de l’automobile.

Nous avions deux Audi e-tron exposés devant le bâtiment, une Edition One, modèle limité à 100 exemplaires pour la France, équipés entre autres des jantes en 21 pouces, du système Bang & Olufsen Premium Sound System 3D, de la peinture métallisée bleu Antigua et les rétroviseurs extérieurs virtuels.

Cette dernière option, nous avons eu la possibilité de l’essayer sur un parcours réalisé par nos deux experts de Chambéry, autour de la concession, avec quelques manoeuvres composées de plusieurs obstacles. J’ai entendu une critique réalisée par un vieux présentateur d’une émission automobile sur M6 (le contraire de atmosphérique pour ne pas la citer) dire qu’il s’agit en gros d’un gadget inutile sans argumenter. Au-delà du fait qu’il s’agit d’une révolution dans le monde du rétroviseur et que c’est assez rare pour le signaler, balancer simplement dans une émission pendant 3 secondes son avis sans argumenter ne semble pas suffisant, surtout  que je ne suis pas du tout d’accord avec lui.

Ces rétroviseurs virtuels changent nos habitudes dans la réalisation des manoeuvres avec un angle de réglage bien plus important que sur une glace traditionnelle et un réglage droite ou gauche réalisé en appuyant simplement sur l’écran. Cet écran, bien net, vous donne dans un premier temps une sensation bizarre avec un léger manque de profondeur, ainsi le rétroviseur vous donne l’impression d’avoir déjà dépassé l’obstacle alors que tout simplement vous n’êtes pas encore dessus mais avec l’habitude et l’aide des radars de recul, cela s’oublie rapidement. La position du regard est également une autre habitude à changer, autant le regard se positionne automatiquement sur l’écran à droite, autant celui de gauche est difficile à aller capter dans un premier temps, les yeux vont chercher la caméra extérieure avant que le cerveau ne comprenne et fasse descendre les yeux sur l’écran. Les habitudes sont difficiles à changer mais les automatismes se prennent rapidement même si les premiers mètres sont stressant.

Malheureusement, le modèle mis à disposition par la concession Jean Lain Autosport de Chambéry n’avait pas les fameux rétroviseurs donc nous n’avons pas pu confirmer l’expérience. Notre modèle est plus traditionnel et nous en prenons possession le matin sans avoir été mis en charge depuis la veille au soir ce qui explique nos 306 km d’autonomie.

Ce qui choque de bon matin est le silence après avoir démarré, le seul moyen d’être certain d’avoir engagé la machinerie est l’indication Ready sur le virtual cockpit, ce silence est très bizarre pour nos sens. On engage le levier de vitesse sur Drive et c’est parti!

A l’intérieur, les propriétaires de Q7 ne seront pas perdus par l’espace disponible et les dimensions très proches, le confort est identique excepté les retours du moteur, les « vroouuummmm » sont remplacés par des « viiiiiiiii ». A l’extérieur ces deux modèles sont aussi comparables avec 5,05m de long pour le Q7 et 4,9 pour l’e-tron.

La première accélération est celle qui vous surprend le plus et pourtant je n’étais encore qu’en mode Efficiency ce qui limite la puissance à 75%. Les 100% sont disponibles en mode Dynamic ce qui vous donne un coup de pied aux fesses avec l’arrivée des 408 chevaux et 664 Nm permettant de déplacer les 2565kg (poids à vide). 6.6 secondes pour atteindre les 100 km/h, ce n’est pas un chiffre exceptionnel en soi mais le couple maximum est disponible dès le départ donc ça vous arrache tout de suite.

Premier arrêt après 15 km combinant voie rapide, ronds-points, feux tricolores en ville: l’autonomie restante correspond avec 289 km sachant que j’ai profité du mode Dynamic à deux reprises créant un écart de 2 km entre le réel et ce qui est affiché avec la climatisation à 20° et la radio allumée…et oui ces paramètres rentrent forcément bien plus en compte sur une voiture électrique.

Par contre, j’ai ensuite joué avec différentes fonctions pendant 20 minutes à l’arrêt afin de faire quelques photos en statique avec la radio, la climatisation et le réglage des différentes hauteurs de caisse selon le mode. Ici en Offroad au plus haut.

Et là en Dynamic au plus bas.

Pendant ces 20 minutes, j’ai perdu 20 km d’autonomie, n’ayant pas pensé à couper différentes fonctions. Je repars donc avec 269 km affichés au compteur en direction de la montagne en mode Dynamic.

C’est à partir de là que j’ai conduit l’e-tron comme une voiture thermique sans me poser la question de l’autonomie, enfin en regardant de temps en temps afin de ne pas rester sur le bord de la route tout de même. Ce fut 17 km propulsés de façon étonnante, avec juste des « viiiiii » lors d’accélérations. Le centre de gravité plus bas qu’un Q7 permet de passer les virages avec moins de roulis, les batteries ayant également la fonction d’équilibrer l’e-tron, tout juste ponctués de quelques sous-virages si on accélère vraiment trop tôt, sans ressentir le moindre à-coups de passages de vitesses comme sur un moteur thermique.

Le revers de la médaille est l’autonomie qui est descendue comme je suis monté, j’ai perdu 90 km en 17 km. Avec un moteur thermique, on se dit qu’on fera le plein à la prochaine station mais ici, c’est impossible. Cependant, il existe une façon de gagner de l’autonomie.

Que font les deux palettes au volant sur un véhicule électrique? Vous avez la possibilité de recharger les batteries sur le frein moteur et la descente va nous aider. Vous pouvez laisser la voiture le faire tout seul ou bien choisir le mode manuel en tirant une fois sur celle de gauche, le « -« , en descente, ainsi le niveau de charge atteint 50%. Désolé ces photos sont floues mais ce n’était pas simple de gérer les deux en même temps.

En tirant une deuxième fois, le frein moteur agit encore plus fortement et atteint le niveau de charge à 100% comme lors d’une phase de freinage.

Grâce à cette méthode, sur 20 km de descente, j’ai gagné 60 km d’autonomie. Par contre, il ne faut pas être pressé et ne pas être dans un flux de circulation sous peine d’avoir quelques difficultés avec les autres usagers.

Retour à la concession Audi Jean Lain Autosport de Chambéry avec 207 km d’autonomie après quelques kilomètres sur voie rapide. Au final nous aurons consommé 101 km d’autonomie sur 93 km parcourus réellement avec, sans l’oublier, une folie en montant un col en étant forcément en surconsommation. On retiendra donc que nous avons quasiment réalisé 100 km réel pour 100 km d’autonomie.

Avec une application qui calcule en temps réel, cela correspond à une consommation moyenne de 31,3 kW sur notre essai. Nous sommes au-dessus de la consommation moyenne des essais clients oscillant entre 24,6 kW et 30,5 kW, cela doit être sans trop user du mode Dynamic.

Une conclusion à notre test? Je ne suis pas le client de l’Audi e-tron avec parfois 400 km à réaliser par jour sur des routes de montagne sans avoir de quoi recharger pour le moment, je suis même hyper réfractaire à la base  sur l’électrique mais Audi nous permet d’avoir un modèle 100% électrique avec les critères de qualité de la marque, conçu au final en très peu de temps, sans avoir, et c’est un avis personnel, le look très particulier d’une Tesla que je n’aime pas (avis personnel, les goûts et les couleurs…). Ca reste une Audi avant d’être une Audi électrique à contrario de Tesla qui est (encore un avis personnel et je sais qu’il ne sera pas forcément partagé) électrique avant d’être une voiture.
Nous remercions la concession Audi Jean Lain Autosport de Chambéry pour son invitation à cette expérience à bord de l’e-tron.

Photos: 4Legend.com

Retrouvez toutes nos photos de l’essai ci-dessous.

 

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