Le Groupe Volkswagen est accusé depuis vendredi dernier d’avoir vendu environ 482 000 véhicules diesel entre 2008 et 2015 dotés d’un logiciel trompant les mesures antipollution. En réponse, Volkswagen cesse de commercialiser ses modèles VW et Audi A3 équipées des moteurs 4 cylindres TDI aux Etats-Unis.
Cette annonce fait grand scandale en ce début de semaine. A la Bourse de Francfort, l’action Volkswagen a perdu 20 % à la mi-journée de ce lundi, chutant à 127 euros.
Les normes antipollution aux Etats-Unis sont draconiennes depuis quelques années, obligeant les constructeurs automobiles de s’y plier avec des véhicules peu polluants.
La motorisation diesel peu répandue sur une grande majorité de voitures (hors Pick-up) aux USA, le groupe Volkswagen a fortement communiqué sur ces voitures diesel peu polluantes, notamment via des modèles VW (Golf, Jetta, New Beetle, Passat) et des Audi A3 dotés de la technologie clean diesel sur les moteurs TDI à 4 cylindres.
Le constructeur allemand aurait installé un logiciel masquant le niveau réel d’émissions de gaz polluant sur certains de ces modèles.
Il s’agirait d’un petit « algorithme sophistiqué », selon l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), qui a permis à Volkswagen de truquer les résultats des tests d’émissions pratiqués par les autorités de contrôle américaines.
Dès la fin du test, le mécanisme antipollution se désactive et le véhicule libère dans l’atmosphère davantage de gaz polluants, notamment du dioxyde d’azote, dans des quantités supérieures aux normes indiquées par Volkswagen.
Ce logiciel très discret est capable de détecter automatiquement à quel moment le véhicule est soumis à un test de mesure antipollution par les autorités. Dans ce cas, un système interne se déclenche pour limiter l’émission de gaz polluants.
Le véhicule ainsi testé passe avec succès les tests antipollutions et reçoit une certificat de conformité. Idem pour la consommation qui serait supérieure en moyenne de 2 litres au 100 km.
Pour déclencher le système, c’est très simple : il suffit qu’il détecte que le volant ne tourne pas, que le capot moteur est ouvert et que la voiture ne roule pas. Le logiciel reconnaît cette situation et déclenche ainsi la procédure de bride de l’équipement antipollution de la voiture dans son utilisation de tous les jours.
Les autorités américaines parle d’un taux d’oxyde d’azote (Nox) presque 40 fois supérieur à la norme, ce qui est gigantesque.
Volkswagen a avoué la tromperie mais n’a pas précisé le fonctionnement du logiciel incriminé.
Le grand patron du Groupe Volkswagen – Martin Winterkorn – a exprimé ses regrets le 20 septembre 2015 : « Je regrette personnellement et profondément que nous ayons déçu la confiance de nos clients et du public ». Il a promis que le groupe allait coopérer avec les Etats-Unis pour établir les faits rapidement et de façon transparente et qu’il ferait tout pour regagner pleinement la confiance des gens.
Avec ce scandale, Volkswagen et Audi sont sous la menace d’une amende qui pourrait théoriquement atteindre les 18 milliards de dollars, représentant une amende de amende de 37 500 dollars par véhicule commercialisé ne respectant pas les normes de pollution en vigueur.
Suite à cette affaire hors norme, certains pays ont annoncé ce lundi qu’ils allaient tester le niveau d’émissions polluantes de certains modèles Volkswagen : Corée du Sud, Suisse. En Allemagne, le gouvernement va plus loin en voulant vérifier si tous les constructeurs automobiles ne tricheraient pas.
Selon certains spécialistes du monde automobile, Volkswagen ne serait pas le seul constructeur à agir de la sorte. Dans les semaines à venir, d’autres constructeurs pourraient être aussi pointés du doigt. Affaire à suivre.
