Essai Porsche Panamera Sport Turismo Turbo: la tentation était trop forte, essayer une Porsche Panamera Turbo ne peut pas se réaliser tous les jours, sauf avec les essais hivernaux de la marque dans les stations de Val d’Isère, Mégève et Méribel. Et c’est dans cette dernière station, au coeur des 3 vallées, que nous avions réservé notre essai.
L’accueil se fait dans le hall de réception de l’hôtel de luxe le Kaila, où Marie et notre instructeur Jordan nous attendent pour remplir les papiers obligatoires (minimum 5 ans de permis et plus de 25 ans). Là Jordan nous apprend une très bonne nouvelle, il n’y a pas de réservation après notre essai, nous allons donc pouvoir profiter encore plus longtemps du V8 4.0. D’ordinaire, entre la présentation en statique et l’essai, la prise en main se fait pendant 45 minutes environ.
Nous approchons donc de « notre » Panamera Sport Turismo Turbo, cette version est juste ce qui manquait à la berline Porsche pour gagner en agressivité sur une vue de 3/4 avant..et je ne parle pas de la vue depuis l’arrière qui lui donne cette stature et ce magnifique fessier . Elle ferait presque passer la berline pour une auto trop sage.
Le moteur se réveille doucement, le V8 4.0 biturbo de 550 chevaux, accouplé à la boîte Porsche Doppelkupplung, ou PDK, 8 rapports est vraiment discret à l’intérieur mais est-ce l’effet de la Sport Turismo ou bien le bruit du V8, mais les passants nous regardent quitter notre place de parking de l’hôtel.
Il est vrai qu’au delà du son qu’il transmet à l’extérieur grâce au système d’échappement sport Porsche Exclusive Manufaktur, le V8 est prometteur sur papier avec une puissance maximum de 550 chevaux entre 5750 et 6000 tr/min et le couple de 770 Nm disponible entre 1960 et 4500 tr/min catapultant les 2100 kg à 304 km/h. Bon soyons honnête, on ne testera pas la vitesse maximale sur les routes de Méribel, mais certainement les 3.8s pour le 0 à 100 km/h…
Notre instructeur Jordan, nous fait sortir tranquillement de Méribel pour faire chauffer le moteur nous laissant ainsi le temps de discuter des derniers essais de 4Legend, notamment du Cayenne S à Val d’Isère (lire notre article ici) et puis nous avons enfin un petit espace de « liberté ». Le temps de mettre notre Sport Turismo en mode Sport + et c’est parti. Les mains sur le volant à 9h15, on met gaz sur une partie légèrement sinueuse et là…. oh bordel!
Pas le temps de regarder le compteur, il faut rester concentré sur la route surtout qu’elle est vraiment en très mauvais état à cause du sel mais notre Panamera s’en moque totalement et ce, malgré les jantes 21 pouces type 911 Turbo Design. La route est avalée et filtrée alors que nous devrions être secoués et ralentir le rythme pour éviter de se refaire les dents.
La route est transformée en spéciale de rallye, elle avale les virages un par un, nous avons un sacré outil entre les mains, d’autant plus qu’en gardant un bon rythme sans en faire trop, l’électronique ne nous importune pas du tout. Je suis juste allé chercher quelques fois l’ABS sur de très gros freinages (la route étant très grasse) sur demande de Jordan m’incitant à taper très fort dans les étriers 6 pistons à l’avant avec disques de 410 mm et 4 pistons à l’arrière sur des disques de 380 mm. Tapez dans les freins plusieurs fois de suite, le niveau de confiance en eux restera à 100%.
L’option roues arrière directrice avec Servotronic Plus nous permet en quelques virages d’oublier le poids et les 5m de la bête. En appui, ce système demande un peu d’habitude si vous augmentez le rythme sous peine de perdre par moment l’emplacement du train arrière. Rien de grave en soi, au bout de quelques virages, le mode d’emploi assimilé, vous comprenez comment placer l’avant pour faire suivre l’arrière et avoir, grâce au Servotronic, le bon dosage dans le volant.
Petite pause improvisée sur un parking pour faire le tour du Porsche Communication Management intégrant les possibilités de réglages de l’auto.
Nous reprenons la route après les 10 minutes de pause, nous remontons donc vers Méribel de fort belle façon, ce fut rapide mais intense, profitant encore des freins et de la tenue de route impressionnante des 4 roues motrices grâce au PCM (Porsche Stability Management) sur un bitume froid et humide
Village oblige, la traversée de Méribel se fait à la cool pour refroidir la mécanique et encore une fois constater l’attrait pour les formes de la Panamera Sport Turismo et du son du V8 biturbo.
Même la vue depuis le rétroviseur centrale vous rappelle que vous essayez une auto qui a du coffre (de 520 litres avec seuil de chargement variable mais ce n’est pas le plus important à mes yeux), surtout avec cet Alcantara et les sièges estampillés Turbo.
Le V8 4.0 ronronne dans les tunnels et en sortant de Méribel, Jordan nous propose d’essayer le Launch Control. Je signalais en début d’article que le 0 à 100 est donné pour 3.8s mais notre Panamera possède le pack Sport chrono et arrache littéralement le bitume en 3.6s sur cet exercice qui vous colle au siège. Interdiction de lâcher le volant pendant ce laps de temps très court avant de planter les freins pour l’épingle qui suit.
Jordan ayant apprécié la façon dont je tiens le volant, il me propose juste avant de déconnecter l’ESP. Il ne nous avait pas forcément dérangé jusque maintenant cet ESP, mais l’exercice qui nous attend sera beaucoup plus sympa sans…et de toute façon impossible à réaliser avec. Vous voyez ce qu’on me propose? une épingle, pas d’ESP, une Porsche de 550 chevaux, ça ne vous donne pas des idées?
C’est simple, une fois dans l’épingle, on colle la godasse au fond de la pédale d’accélérateur et on se prépare à prendre un peu de place sur la route. Les turbos chargent et le train arrière prend d’un coup le large, c’est le moment de garder le pied droit au fond, de contrebraquer doucement pendant que la puissance continue de réchauffer le bitume et la Panamera retrouve une place plus traditionnelle sur la route. Il est fortement probable de la mettre encore plus à l’équerre mais je retiens surtout les 189 000 euros du modèle essayé, enfin non pas essayé mais piloté.
C’est pour cette dernière raison que l’exercice suivant aura lieu sur un grand parking enneigé, toujours sans ESP mais avec le châssis légèrement remonté et moins dur que sur la route pour notre confort et mieux placer l’auto. Un grand parking enneigé, ESP aux abonnés absents, une Porsche de 550 chevaux, je sens que nous allons encore profiter de la mobilité du train arrière. Je laisse Jordan m’expliquer l’exercice pour avoir une belle glisse bien régulière en profitant seulement de l’accélérateur pour engager la dérive puis je prend le volant.
La neige ressemble à de la soupe à cause du soleil qui réchauffe notre parking, je crains qu’il soit difficile de bien engager l’arrière mais en fait rien de plus simple, dosons le pied droit, réglons la position des mains en phase avec l’accélérateur et portons le regard là où nous voulons amener la Panamera bien loin et réalisons des tours de manèges.
Une fois l’exercice terminé, nous reprenons la route en direction de l’hôtel après avoir vraiment bien profité de notre Panamera d’essai. Avec malgré tout un petit pincement au coeur parce qu’on aimerait forcément rentrer avec à la maison, mais ça reste une expérience que tout le monde, au presque, peut vivre en s’inscrivant sur le site dédié de Porsche (cliquez ici), votre instructeur s’adaptera ensuite à votre niveau de conduite. D’une part vous essayez une Porsche gratuitement sans aucune obligation, et d’autre part vous profitez d’un instructeur diplômé pour vous fournir quelques conseils.
Retour devant l’hôtel, nous avons débriefé avec Jordan, reçu de magnifiques cadeaux de Porsche France remis aux essayeurs et profité d’un bon café dans l’hôtel.
Nous remercions l’hôtel le Kaila pour leur accueil ainsi que Marie de Porsche France et bien entendu Jordan notre instructeur pour l’essai sur mesure que nous ne sommes pas prêt d’oublier. Alors encore merci à eux et Porsche France pour ces moments de plaisirs.
Photographies: 4Legend et ma femme Mylène pour les prises de vue dynamiques.
