La soufflerie climatique : l’outil qui a donné naissance à l’Audi R18 TDI

La soufflerie climatique : l’outil qui a donné naissance à l’Audi R18 TDI

Audi a une nouvelle fois prouvé en 2011 son avance par la technologie en utilisant, pour la toute première fois, la soufflerie climatique dans le développement d’un prototype LMP1, notamment avec l’Audi R18 TDI.

Depuis le début de l’année 2008, la soufflerie climatique complète le centre de soufflerie Audi à Ingolstadt afin d’aider à la conception des nouveaux véhicules, de production et de course.

Cette technique novatrice permet de créer des températures comprises entre -25 et +55 °C. Les vents glacials et vifs (jusqu’à 300 km/h) sont ainsi parfaitement simulés, comme la lumière du soleil et la pluie.

L’opportunité d’utiliser la soufflerie climatique gérée par leurs collègues de la production était extrêmement précieuse pour les techniciens d’Audi Sport. La nouvelle LMP1 était la première voiture de sport Audi fermée conçue pour les 24 Heures du Mans depuis la R8C de 1999. « La soufflerie climatique est un exemple de la coopération étendue avec le TE (Technischen Entwicklung – l’équipe du développement technique) », expliquait Martin Mühlmeier, responsable de la technologie chez Audi Sport. « Le TE se développe constamment et, dans le cadre du TE, Audi Sport est autorisée à utiliser ces ressources. Inversement, nos collègues du développement de la production tirent parti de nos découvertes issue du sport automobile. »

Pour la construction de la nouvelle Audi R18 TDI, les travaux effectués ont ainsi été portés sur trois niveaux : l’optimisation de la circulation d’air dans le cockpit, le pare-brise et les tests de l’essuie-glace. « Dans ce cas, nous pouvons nous appuyer sur les conclusions de la soufflerie climatique – c’est un avantage considérable de disposer d’un outil d’une si grande qualité » déclarait Christopher Reinke, responsable technique du projet R18 TDI. « Les résultats de tout ce que nous avons testé dans la soufflerie climatique jusqu’à présent ont été confirmés lors des essais sur la piste. »

Grâce à ce simulateur, la ventilation à l’intérieur du cockpit a été optimisée et la R18 TDI s’est même passée de l’air conditionné au Mans pour une question de poids et de puissance. Le gain de poids était donc significatif et les performances étaient maximisées.

Le dépôt d’eau de pluie ou de matériaux solides tels que le sable, le caoutchouc et les cailloux a également été simulé. « Nous avons fait de nombreuses découvertes intéressantes dans ce domaine sur la voiture à taille réelle dans la soufflerie climatique et avons modifié plusieurs choses, en particulier dans la zone de circulation de l’air », expliquait le Dr Martin Mühlmeier. « Le film réfléchissant sur le toit a également été validé avec les résultats de la soufflerie climatique. Ce sont tous des détails importants pour garantir un bon climat autour du pilote dans le cockpit. »

La pellicule d’argent empêche le cockpit de trop chauffer en raison du rayonnement solaire. Le règlement de l’Automobile Club de l’Ouest (ACO) stipulait à l’époque que la température du poste de pilotage ne devait pas dépasser 32 degrés Celsius lors de la conduite si la température ambiante maximale était de 25 degrés. S’il fait plus chaud, la température du poste de pilotage peut augmenter de sept degrés maximum. L’Audi R18 TDI répondait à ces exigences strictes grâce à de nombreux travaux réalisés dans la soufflerie climatique.

L’essuie-glace à bras unique de la voiture de sport du Mans a également été mis au point dans l’Audi Wind Tunnel Center. « Ce sujet n’est pas aussi anodin qu’il pourrait paraître », déclarait le Dr Martin Mühlmeier. « Nous avons effectivement l’expérience du DTM. Cependant, l’essuie-glace n’est presque jamais utilisé ici. En outre, une voiture DTM atteint 250 km/h et non pas 330. Les exigences en matière d’essuie-glace sont considérablement plus élevées au Mans. »

La buée et la salissure du pare-brise en plastique de forme complexe qui, contrairement à une voiture de série, est incurvée non pas dans une direction mais dans deux. Ces éléments ont également été testés dans la soufflerie climatique. Le pare-brise est chauffé pour éviter la formation de buée. Pour les salissures éventuelles, un plan en trois étapes a été élaboré qui, en fonction du degré de salissure, permet un essuyage simple, un essuyage avec un détergent ou le retrait d’une ou plusieurs couches de films à déchirer.

La salissure de pare-brise est l’un des inconvénients spécifiques d’une voiture de sport fermée pour la course au Mans. Cependant, les travaux dans la soufflerie climatique Audi ont permis de réduire au maximum les inconvénients.

Photos : Audi

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