La Lamborghini Countach LP 400 « Periscopio » est l’une des Lamborghini les plus rares. Il s’agit de la première version de la Lamborghini Countach – produite à seulement 150 exemplaires – qui était en poster sur les murs de tous les adolescents des années 1970. En voir un exemplaire en superbe état est assez rare et Artcurial nous le permet au salon Rétromobile 2016.
C’est au jeune Marcello Gandini qu’a été confiée la mission de remplacer la Lamborghini Miura, et il a dépassé toutes les attentes en créant la Countach. Partant d’une feuille blanche, il a dessiné une forme spectaculaire, très large et basse. A cause du châssis tubulaire et des seuils de portes élevés, il reprenait l’idée expérimentée sur l’Alfa Romeo Carabo et adoptait des portes en élytre.
C’était à l’époque une formule complètement nouvelle, qui allait influencer toutes les futures Lamborghini. Le premier prototype, la LP 500, comportait un périscope faisant office de rétroviseur. Ce dispositif n’était pas retenu sur la version de série, mais le décrochement ménagé dans le toit était conservé, ce qui valait aux LP 400 de série le sobriquet de « Periscopio ».
Cette Lamborghini Countach LP 400 « Periscopio » a été livrée le 28 mai 1975 par Achilli Motors, de Milan, au VIP italien Gian-Carlo Bandiera qui a commandé quelques équipements spéciaux posés par l’usine comme un échappement plus libre, des arbres à cames de Miura SV et de plus gros gicleurs de carburateurs.
Selon les archives usine, il s’agit de la 55e Countach produite. Elle était ensuite vendue à Bologne et recevait une immatriculation « BO ». De teinte rouge à l’origine, elle était repeinte en noir et quittait Bologne en novembre 1977 pour être envoyée chez l’importateur Lamborghini aux États-Unis, Auto Palace, à Pittsburgh (Pennsylvanie).
Son premier propriétaire américain était Walker Inman Jr, de Georgetown, Caroline du Sud, à la tête d’une plantation et magnat de l’immobilier. En 1989, il la cédait à Mark Steve, fabriquant de plaques de plâtre à La Jolla, Californie. Cet achat lui permettait de posséder trois « Periscopio » simultanément (1120110, 1120166 and 1120178), soigneusement parquées côte à côte en hommage à la pureté du dessin de la Countach. Le propriétaire suivant était James di Lorio, de Santa Monica, Californie, gérant immobilier possédant une importante collection de voitures incluant une F40, une Enzo et une Miura, entre autres.
Dans un article de 2002, le magazine Thoroughbred & Classic Cars effectuait un comparatif entre la présente « Periscopio » et une Miura SV. L’essayeur constatait que la voiture était encore équipée de ses tapis d’origine et de son échappement spécial. En juin 2003, Marcello Gandini signait le tableau de bord de la voiture à l’occasion d’un concours d’élégance en Californie.
En septembre 2006, la voiture était achetée par un amateur californien qui l’envoyait chez Bobileff &Co pour qu’elle y soit restaurée. Toute la mécanique (moteur, boîte de vitesses, suspension et freins) faisait l’objet d’une remise en état mais la peinture, encore superbement préservée, n’était pas touchée. Le démontage moteur permettait de constater l’usure importante des arbres à cames de Miura SV, si bien qu’ils étaient remplacés par des éléments standards, mais ils ont été conservés comme pièces liées à l’histoire de la voiture. Une fois la restauration terminée, en 2007, la voiture était vendue en Allemagne où elle réside encore aujourd’hui.
Nombreux sont ceux qui considèrent la Lamborghini Countach LP 400 « Periscopio » comme la meilleure Lamborghini, et elle présente un dessin étonnant. Il était en avance sur son temps, à une époque où les rues étaient remplies d’Opel Kadett ou d’Hillman Imp. Il est encore très pur aujourd’hui, plus que celui des versions ultérieures de la Countach. C’est un chef-d’œuvre d’une grande importance pour l’histoire du design automobile.
Châssis n° 1120110
Moteur n° 1120110