Il y a du lourd à Rétromobile 2016 sur le stand Artcurial. Aux côtés d’une rare Porsche 911 type 993 RS de 1995 se tenait une autre Carrera RS, celle qui est tant convoitée : la Porsche 911 Carrera 2.7L RS Touring de 1973.
« Carrera RS » : prononcez ces deux mots devant un passionné de Porsche, et vous verrez son visage s’éclairer d’un large sourire. Rien d’étonnant : cette évolution de la 911 est une des plus prestigieuses. Elle représente la première vraie version « compétition-client » de la 911 et fait partie des Porsche les plus titrées en course. Encore aujourd’hui, elle est considérée comme une des meilleures 911 jamais produites.
Son appellation Carrera, déjà réservée aux 356 les plus puissantes, provient de la victoire Porsche dans sa catégorie lors de la Carrera Panamericana 1953 et les lettre RS, de « Rennsport », sport-compétition. Pour mettre au point sa machine, le constructeur va utiliser des recettes dans lesquelles il est passé maître : allègement d’une part, et augmentation de la puissance d’autre part. Ces améliorations s’accompagnent de modifications esthétiques, comme des ailes arrière élargies pour accueillir les volumineuses jantes.
De plus, l’aérodynamique de la voiture est améliorée grâce notamment à un aileron arrière en « queue de canard », qui va rendre célèbre la voiture. A l’intérieur, les clients ont le choix entre une finition « Touring », dont l’habitacle se rapproche de celui de la 911 S de série, ou « Lightweight », plus dépouillée de façon à réduire encore le poids.
Suffisamment bien conçue pour un usage mixte, tourisme et compétition, la Carrera RS a rencontré un succès commercial inattendu : quand s’ouvrent les portes du Salon de Paris 1972, où la voiture est présentée pour la première fois, Porsche a déjà enregistré 51 commandes pour la version allégée et, à la fin du Salon, les 500 exemplaires nécessaires à l’homologation en Groupe 4 sont vendus.
Finalement, la production totale va dépasser 1 500 exemplaires, ce qui permettra à la Carrera RS d’être homologuée également en Groupe 3 (Tourisme), où elle est sans adversaire à sa mesure. Fort de son incroyable succès, ce modèle va ensuite évoluer en fonction des nouveautés et des règlements sportifs, entretenant une tradition de « compétition-client » dont peu de marques peuvent se prévaloir avec la même régularité. C’est sans doute une des raisons du succès actuel du constructeur.
Cette Porsche est la 440e construite, faisant donc partie de la série si recherchée des 500 premières. Selon le certificat Porsche Italie Spa, elle est entrée en production le 1er août 1972 et facturée de l’usine au concessionnaire Porsche Italie le 1er janvier 1973. Elle est délivrée dans sa couleur ‘mandarine’ (code 2323), intérieur simili cuir noir.
Elle a conservé aujourd’hui cette configuration très désirable de coloris. Ses options comptent la lunette arrière fumée et dégivrante, l’antenne radio et haut-parleur. Le propriétaire actuel, un français, en fait l’acquisition en 2007 et lui fait bénéficier d’une restauration complète en carrosserie, trains roulants, tout a été démonté depuis le châssis mis à nu. Ce travail a été réalisé en Italie chez un spécialiste de la marque basé à côté de Cuneo.
Le moteur quant à lui n’a pas été restauré, simplement révisé en profondeur. Il s’agit d’un très bel exemplaire et une belle opportunité d’acquérir un des 500 premiers exemplaires de ces RS, éligibles à tant de courses historiques comme le Tour Auto.
Châssis n° 911360440
Moteur n° 6630430