Rétromobile 2018 – Porsche 911 RSR 3.0 de 1974 – L’une des 55 construites

Rétromobile 2018 – Porsche 911 RSR 3.0 de 1974 – L’une des 55 construites

Encore une voiture rare et au palmarès unique croisée dans une allée du salon Rétromobile 2018 : un rare exemplaire de la Porsche 911 RSR 3.0 de février 1974 qui a été livrée neuve par Sonauto en France dont seulement 55 exemplaires ont été produits. Le châssis n°911 460 9031 (n°15 sur 55) a un palmarès unique avec 5 participations aux 24 Heures du Mans dont une victoire en 1978.

Si la Ferrari 250 GTO dominait la catégorie GT dans les années 1960, C’est la Porsche 911 RSR 3.0 qui a pris le relai au cours de la décennie suivante. De plus, alors que la Ferrari n’a été compétitive sur les circuits du Championnat du monde que pendant trois ans, de 1962 à 1964, la Porsche 911 RSR était encore en 1983 au départ de certaines épreuves, quelque dix années après son lancement en 1973. Et elle continuait à remporter sa catégorie.

Dévoilée en 1973, la nouvelle Porsche 911 RSR de 2,8 litres succédait de façon logique aux versions « compétition-client » de la 911, comme les 911 R de 2,0 litres, 911 T/R et 911 ST de 2,1 litres à 2,5 litres. La 911 RSR de 2,8 litres était une évolution destinée au Groupe 4 de la nouvelle Porche 911 Carrera RS de 2,7 litres, utilisée en Groupe 3. Cette nouvelle 911 RSR (RennSport Racing) comportait des ailes et des jantes plus larges que ses devancières (9 pouces à l’avant et 11 pouces à l’arrière), une suspension à plus grosses barres de torsion, un radiateur d’huile monté à l’avant, le célèbre aileron arrière de la 911 RS 2,7 et, surtout, un moteur de 2,8 litres un peu plus gros doté d’un double allumage et alimenté par injection. Il développait quelque 300 ch, soit 90 de plus que la version RS.

A partir de cette base, le constructeur poursuivait tout au long de la saison le développement de la 911 RSR qui présentait alors des jantes encore plus larges (10,5 pouces à l’avant et 14 pouces à l’arrière), un moteur de 3,0 litres affichant jusqu’à 330 ch et une suspension à ressorts hélicoïdaux. Au cours de la saison 1973, la Porsche 911 RSR remportait les 24 Heures de Daytona (avec Peter Gregg et Hurley Haywood), les 12 Heures de Sebring (à nouveau avec Peter Gregg et Hurley Haywood), et la dernière édition de la Targa Florio comptant pour le championnat (avec Herbert Muller et Gijs Van Lennep), contre une sérieuse opposition de sport-prototypes. Les voitures privées signaient elles aussi de beaux résultats comme à l’IMSA Camel Trophy, aux États-Unis (Peter Gregg), ou au Championnat d’Europe GT dont Clemens Schickentanz était déclaré vainqueur, devant une horde d’autres RSR.

Pour la saison 1974, Porsche vendait à ses clients ce qui correspondait pratiquement à la version usine 1973, le constructeur lui-même ayant pour ses propres besoins évolué vers la 911 RSR Turbo. Ainsi, la RSR livrée aux clients pour s’engager en Groupe 4 se basait sur le nouveau châssis « Type G » et comportait les jantes plus larges, la suspension à ressorts hélicoïdaux et le moteur de 3,0 litres plus puissant : 330 ch. Équipé d’un carter plus robuste en aluminium, d’un double allumage et d’une alimentation par injection, celui-ci pouvait atteindre le régime de 8000 tr/min. Le capot arrière recevait également l’aileron surnommé « queue de baleine ».

À partir de là, les voitures privées remportaient à peu près toutes les compétitions pour lesquelles elles étaient éligibles, en 1974 et 1975. En fait, ce n’est qu’avec l’introduction en 1976 de la nouvelle Porsche 934 turbocompressée Groupe 4 que la RSR commençait à devenir obsolète et, même alors, elle continuait à signer victoire sur victoire, en particulier lors des épreuves d’endurance et des rallyes. Ainsi, une Porsche 911 RSR remportait les 24 Heures de Daytona en 1977 et, la même année, le Tour de France Automobile. Jusqu’en 1984, la RSR se retrouvait souvent parmi les dix premiers à l’arrivée de compétitions comme les 24 Heures de Daytona ou les 12 Heures de Sebring.

Ce modèle en vente à Rétromobile 2018 possède le châssis n°911 460 9031 et le moteur avec un numéro non renseigné (et non le n°6840041 du type 911/77). Avec 115 000 km, elle a eu une grosse restauration en 2016 retrouvant sa couleur blanche d’origine. Durant sa vie de voitures de course, elle a connu un grand nombre de couleurs et de décoration. La dernière couleur avant sa restauration était le rouge. Vu son pédigrée et sa remise à neuf, sa valeur dépasse facilement les 1,5 million d’euros.

Historique des propriétaires
02/1974 à 1996 : SONAUTO, Porsche France, Paris, immatriculation : 1876 DV 92
1996/1997 : vendu au dernier propriétaire habitant le sud de la France

Histoire en course
Vainqueur de sa catégorie au Tour de France 1974, pilote : Guy Chasseuil, voiture n°100
Vainqueur du championnat français de rallye 1974, groupe 3, pilote : Guy Chasseuil
Tour de Corse 1974, voiture n°4, pilote : Guy Chasseuil
Second de sa catégorie aux 24 heures du Mans 1975, voiture n°67, pilote : AC Verney
Tour de France 1975, voiture n°155, pilote : AC Verney, 8ème au général
Giro d’Italia 1975, voiture n°348, pilote : AC Verney, 8ème au général
1976 : pilotée par Georges Cloléry : vainqueur de catégorie à Monthléry, 7ème à Magny Cours

Photos : 4Legend.com / D.R.

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