Bugatti Type 101 Coach de 1951 carrossée par Alphonse Guilloré

Bugatti Type 101 Coach de 1951 carrossée par Alphonse Guilloré

Fondée par Ettore Bugatti, le constructeur français de voiture de luxe et de sport a connu un grand essor dans les années 1920 et 1930, remportant de nombreuses courses de Grand Prix. Contrastant avec les petites voitures sportives, de grands et luxueux véhicules ont également été conçus. Après la mort d’Ettore Bugatti le 21 août 1947 – Jean Bugatti étant décédé alors âgé de 29 ans, juste après le début de la guerre en 1939, ses héritiers ont repris la marque qui n’a pas su retrouver un second souffle. Le dernier modèle produit, la Bugatti Type 101, n’a pas connu le succès avec seulement 6 modèles produits et 1 châssis. L’un de ces rares exemplaires est le châssis 101 502 : la Bugatti Type 101 Coach de 1951 carrossée par Alphonse Guilloré, carrossier à Courbevoie.

Famille des Bugatti Type 101 & 101 C
Après la fin de la Seconde Guerre Mondiale en 1949, suite au décès de Jean Bugatti, le constructeur automobile de Molsheim s’est remis à refabriquer quelques voitures dont une série de 16 exemplaires supplémentaires de la Type 57/57C d’avant guerre. Seules trois voitures ont été finalement construites.

Les ventes ne se portant pas bien, la société s’est ensuite spécialisée dans la sous-traitance en ingénierie. Roland Bugatti, second fils d’Ettore Bugatti, a tenté de relancer la marque en utilisant un châssis amélioré de la Type 57 comme base de la nouvelle Type 101. Hors la Type 57 date de 1934, les technologies du châssis et du moteur sont dépassées au début des années 1950. Ainsi la nouvelle Bugatti Type 101 ne partait pas sur de bonnes bases afin d’attirer une clientèle.

Les améliorations comportent le montage d’un carburateur Weber, qui remplace l’obsolète Stromberg d’avant guerre, l’adoption de la boîte de vitesses électrique Cotal, le passage aux roues de 17 pouces au lieu des roues de 18 montées auparavant. De nombreux composants, qui étaient encore en stock, sont utilisés pour la construction de la Type 101.

Deux versions étaient proposées, les Type 101 de 140 ch et 101 C (le C indiquant la présence d’un compresseur) de 190 ch. Au final, Bugatti n’a construit qu’un seul modèle de la Type 101 et 5 variantes de la Type 101 C.

Au total, sept châssis allant du numéro 101 500 au 101 506 ont été construits dont 6 voitures :

  • châssis 101 500 : prototype de la Bugatti Type 101,
  • châssis 101 501 : Type 101 C Cabriolet carrossée par Gangloff de Colmar,
  • châssis 101 502 : Type 101 Coach carrossée par Guilloré de Courbevoie,
  • châssis 101 503 : Type 101 C Cabriolet carrossée par Gangloff de Colmar,
  • châssis 101 504 : Type 101 C Coupé carrossée par Van Antem de Neuilly-sur-Seine,
  • châssis 101 505 : châssis non carrossé,
  • châssis 101 506 : Type 101 C roadster carrossée par Ghia.

Au final, cette voiture fut un échec commercial, avec seulement 6 exemplaires produits en berline, coupé et cabriolet (2 modèles), roadster ainsi qu’un châssis. La raison principale était son prix très élevé (3,2 millions d’anciens Francs) et la cylindrée importante de son moteur 8 cylindres de 19 CV qui plaçait la voiture dans une catégorie fiscale peut avantageuse pour les clients devant payer de grosses taxes.

Bugatti Type 101 châssis 101 502 de 1951
Le 3ème châssis produit par Bugatti est le 101 502, une berline deux portes (Coach) carrossée par la carrosserie Guilloré basée à Courbevoie. C’est aussi la seule Type 101 à bénéficier d’une suspension à roues indépendantes à l’avant et à l’arrière. La carrosserie est supposée avoir été conçue pour une Delahaye.

Rodolfo Brignore, habitant Tunis, a été propriétaire de cette voiture de 1956 à 1964. Des photos d’archives de la période tunisienne de la voiture, entre 1950 et 1960, la montrent en très bon état, chaussée de pneus à flanc blanc. Il l’a par la suite vendu à un négociant spécialisé dans les Bugatti habitant Bruxelles, Jean Dobbeleer.

La voiture sera ensuite revendue à Georges Marquet Delina, héritier d’une chaîne d’hôtels situés à Bruxelles (les Grands Hôtels Belges SA) et à Madrid. Le nouveau propriétaire était un collectionneur acharné de Bugatti ; il en achètera 28 à Dobbeleer, qu’il a gardé dans différents lieux autour de Bruxelles. Un revers de fortune l’a ensuite contraint à disperser sa collection dans les années 1970 dont cette Bugatti qui a été vendue aux enchères, chez Christie’s, le 22 mars 1973 (Lot 34) au collectionneur bien connu Michel Roquet de Founex, en Suisse. Roquet met la voiture en vente en mai 1975, elle est achetée par Pim Hascher, qui la garde jusqu’à sa mort en 2007.

Ce dernier l’a faite restaurer en 2005 par Gerrit et Peter Brand, avant de la présenter au concours d’élégance du Paleis Het Loo en septembre de la même année. La voiture a en ensuite été vendue aux enchères par Bonhams lors du salon Rétromobile 2008.

Photos : 4Legend.com / Bonhams

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