Dans la vie, il existe des moments inoubliables et des opportunités à saisir comme survoler aux côtés du pilote David Brabham le circuit des 24 Heures du Mans à bord du dirigeable Zeppelin aux couleurs du célèbre fabricant de pneumatiques américain : le Goodyear blimp.
Un dirigeable conçu et exploité par Deutsche Zeppelin-Reederei
Depuis son retour en 2020, le célèbre Blimp Goodyear est présent dans le ciel du circuit de la Sarthe à l’occasion de la course automobile d’endurance. Avec plus d’un siècle d’histoire et d’innovation, cet ambassadeur de la marque survole de nouveau les grands événements du sport automobile dont les 24 Heures du Mans.
Le Blimp Goodyear (immatriculé D-LZFN) opérant en Europe est un dirigeable Zeppelin NT aux couleurs de Goodyear, exploité par Deutsche Zeppelin-Reederei GmbH de Friedrichshafen, en Allemagne. Il marque un nouveau chapitre d’une relation de près de 100 ans entre Goodyear et Zeppelin. Ce modèle a été conçu par Goodyear avec une enveloppe externe à ses couleurs. Il est exploité à la demande de Goodyear à par Zeppelin, incluant des pilotes et des techniciens spécialement formés.
Le dirigeable semi-rigide Zeppelin NT mesure plus de 75 m de long – près des trois quarts de la longueur d’un terrain de football, jusqu’à 19,5 mètres de large et 17,4 mètres de haut. C’est le même type de dirigeable que les trois Blimp Goodyear exploités par Goodyear aux États-Unis. Ce magnifique ambassadeur de la marque Goodyear propose d’embarquer des passagers en Allemagne et il faut s’y prendre très longtemps à l’avance pour pouvoir voler à son bord. Basé dans le sud de l’Allemagne, à Friedrischafen, sa base va prochainement bouger à Essen en Westphalie.
Ce dirigeable de nouvelle génération, rien à voir avec ceux du début du XXème siècle, est assez innovant et sûr via une structure interne et des couches hermétiques permettant de recevoir les 3 réservoirs de carburant (un à l’arrière pour les 2 petites hélices et deux proche des hélices latérales).
Il peut atteindre une altitude de 3 000 m et voler plus de 10 heures sans ravitailler.
Une nacelle permettant de transporter jusqu’à 17 personnes offre un bon confort dans un silence surprenant. Un WC est même présent si besoin.
Un voyage inoubliable
Alors que le programme de la journée s’annonçait chargée, je reçois un SMS matinal de Goodyear me demandant si je suis disponible en milieu de journée pour un vol à bord du Blimp Goodyear. Sans hésitation, bien qu’un autre évènement important m’attendait, le choix a aussitôt été fait : saisir cette rare opportunité de survoler le circuit des 24 Heures du Mans dans un dirigeable : expérience inédite et exceptionnelle !
Rendez-vous fut pris pour prendre une navette devant le bâtiment Goodyear direction un champ situé en périphérie du circuit, le dirigeable nécessitant un espace éloigné pour son ravitaillement et ses allées et venues. En arrivant, la logistique pour opérer le dirigeable est assez importante : 2 gros camions à 4 essieux spécialement aménagés d’un bras permettant de docker le dirigeable Zeppelin lors de ses pauses et de son ravitaillement, grosse tente d’accueil, remorque de carburant (les 4 moteurs n’étant pas électriques).
A quelques minutes d’embarquer à son bord, des consignes de sécurité sont prodiguées afin que le voyage se passe dans des conditions optimales. Un dirigeable est un aéronef à part qui n’a rien à voir avec un avion ou un hélicoptère. La répartition du poids est un facteur important et la petite nacelle doit être correctement lestée. Ainsi si un vol se fait à vide ou avec très peu de passagers, des lests de 10 kg sont placés à certains endroits stratégiques. Inversement, ils sont retirés si le nombre d’occupants est important.
L’embarquement et le débarquement sont aussi spécifiques : il faut y aller 2 par 2 et entrer / sortir en intermittence afin de garder un poids total constant. Ainsi 2 personnes sortent puis 2 entrent et ainsi de suite.
Les pilotes ont un espace à eux tout à l’avant et cela ressemble en partie à un cockpit d’hélicoptère avec le pilote à gauche et le copilote à droite. La direction s’effectue par les 2 moteurs arrière via des pédales et le déplacement vertical par des hélices inclinables.
Un fois le Blimp en approche, un technicien brandit une manche à air permettant au pilote de connaître la direction du vent au sol. En fonction de la direction, l’approche est différente. L’engin descend assez rapidement avec un bruit sonore des hélices. Ses manœuvres sont très précises et surprenantes, comme un hélicoptère permettant d’atterrir et de décoller dans un espace peu dégagé.
Une simple roue sous la nacelle permet au dirigeable de toucher le sol alors que des cordes sont disposées à l’avant dont une permettant à un coéquipier de maintenir la ballon au sol. Une seconde petite roue est présente à l’arrière pour protéger le dessous.
Une petit escalier amovible est rapidement installé au niveau de la porte arrière gauche permettant de monter et descendre. Seules 3 personnes au sol sont nécessaires.
Une fois à son bord, on s’assoit et on s’attache comme dans un avion pour le décollage mais aussi l’atterrissage. Une fois en l’air, le copilote nous invite à nous détacher et à porfiter de la vue à 360°, à l’avant comme à l’arrière et sur les côtés de la nacelle fermée et vitrée. Deux espaces s’ouvre dans les portes pour passer prendre des photos et filmer l’extérieur voir y passer sa main afin de sentir l’air.
Le confort, la stabilité et le silence à bord sont très surprenants, même avec une fenêtre ouverte. Les vitres orientées vers le centre bas de la nacelle offrent un spectacle à couper le souffle sur le circuit des 24 Heures du Mans et les différents paysages.
Durant ce vol en très petit comité (6 personnes), j’étais accompagné du pilote australien David Brabham, très sympathique.
Durant des dizaines de minutes de vol, on se sentait planer et découvrir le sol d’une manière inédite et surtout plus agréable qu’en hélicoptère très bruyant. Nous avions la sensation de flotter dans les airs sans avoir une crainte pour notre sécurité.
En échangeant avec les pilotes, on s’aperçoit que Zeppelin utilise des technologies de pointe pour diriger le Blimp et une cartographie en temps réelle de la météo était également présente. Des manomètres indiquent les quantité de pression de l’hélium permettant de voler et des manettes permettent d’ajuster les vannes d’hélium et d’air nécessaires au déplacement du dirigeable.
Malgré une taille de nacelle semblant réduite, il est aisé de se tenir debout à l’intérieur, même en mesurant plus de 1,90 m. C’est assez bluffant.
Après un beau survol à son bord, il était temps de retrouver le plancher des vaches avec un atterrissage qui était aussi doux qu’au décollage. C’est rapide, précis et sans à-coups dans un silence surprenant.
La descente s’est effectuée de la même manière que la montée, en se dirigeant rapidement devant le dirigeable avec le personnel au sol dédié.
Si vous avez l’occasion un jour de voyage à son bord ou dans un des autres Zeppelin basé en Allemagne à Friedrichshafen, faites le sans réfléchir. L’expérience est sensationnelle!
Un grand merci à Goodyear pour cette invitation et notamment à Catherine.
Photos : 4Legend.com