Bugatti A35 02 de 1990 – Le second prototype de l’EB110

Certains évènements exceptionnels permettent de faire de belles découvertes : ce fut le cas avec cette Bugatti A35 02 de 1990 lors de l’évènement des 110 ans de Bugatti à Molsheim. Ce véhicule, surnommé Bugatti EB 110 Prototype A2, est le second prototype de l’EB110 (sur 5 fabriqués), construit en 1990 et qui a reçu le premier numéro de châssis officiel : ZA9AB0E0MCD39001.

Le second prototype de la Bugatti EB110
La Bugatti A35 02 (prototype A2) était le second prototype de châssis en aluminium construit en mai 1990, propulsé par le moteur quadriturbo V12 de 3,5 litres développant 540 ch (20 ch de moins que le modèle de série) et 512 Nm. Le 0 à 100 km/h était atteint en 3,5 s et la vitesse maximale dépassait 342 km/h.

Ce prototype unique a une teinte bleu nuit assez discrète. Elle a succédé au premier prototype roulant (de teinte grise) ayant servi à homologuer les pneus Michelin spécifiquement développés pour Bugatti.

La première voiture, le prototype A1, a été démontée et remplacée par l’A2 qui avait au final un design spécifique :
– couleur bleu nuit,
– grandes aérations sur le capot avant,
– jantes BBS de 18 pouces chaussées d’exclusifs pneus Michelin Pilot Sport en 245/40 ZR18 93Y à l’avant et 315/30 ZR18 98Y à l’arrière,
– grand aileron arrière escamotable épousant la forme de la carrosserie quand il est rentré,
– moteur V12 de 560 ch,
– 4 roues motrices permanentes,
– sièges baquets rouge avec harnais,
– prises NACA sur les ailes avant et à l’arrière,
– prises d’air rondes sur le pare-chocs avant,
– phares escamotables.

Essais sur piste en 1991
Cette voiture (39001) servait aux essais sur piste et sur route. Accompagnée de deux autres prototypes (39002 & 39003), cette voiture – alors imatriculée « MO 2021 » – a réalisé le 15 janvier 1991 ses premiers essais sur la piste de Misano en Italie, avec les spécialistes des essais Bugatti pour le développement de la nouvelle supercar : Pavel Rajmis (ancien de Tatra, il a rejoint Bugatti pour piloter les essais.), Loris Bicocchi (pilote essayeur Bugatti) et Jean-Philippe Vittecoq (ancien pilote essayeur chez Michelin).

Loris Bicocchi a déclaré à son sujet : « Nous avons constaté des différences entre les différents prototypes, c’est pourquoi Jean-Philippe Vittecoq et moi avons choisi de faire en sorte que toutes les améliorations soient systématiquement apportées à l’A2. Ce faisant, nous pourrions faire preuve de jugement de la meilleure façon possible ».

Ces premiers essais n’étaient pas concluants, notamment au niveau des pneus au départ en 17 pouces avec des pneus développés par Michelin. Les pneus pas assez larges ne permettaient pas d’offrir assez de grip pour faire passer toute la puissance du moteur V12. L’autre point dur était le châssis pas assez rigide.

Après des modifications apportées au prototype A2 (nouvelles jantes BBS de 18 pouces et pneus Michelin Pilot Sport entraînant un élargissement de la carrosserie au niveau des passages de roues, renforcement du châssis, aileron abaissé, nouvelles grilles de refroidissement horizontales sur le capot avant à la place des grilles noires), de nouveaux essais ont été réalisés sur les circuits de Monza et Maggione en Italie à partir de mai 1991.

En mai 1991 au Nürburgring, la Bugatti A35 02 a repris le chemin de la piste pour de nouveau essais sur la Nordschleife. Le prototype 39003 était emmené avec lui par camion dans l’Eifel. Sur place, les deux voitures ont été malmenées afin d’optimiser les réglages, notamment au niveau du châssis. Deux autres prototypes ont ensuite pris le relais (39004 & 39005).

Première mondiale à Paris en 1991
Le prototype A2 a ensuite fait une apparition officielle le 14 septembre 1991 à Paris, sur l’esplanade de la Défense, lors de la première mondiale de la Bugatti EB110 GT.

Lors de la fameuse descente des Champs Elysées, cette Bugatti escortait le premier modèle définitif de l’EB110 GT (39006) conduite par Jean Philippe Vittecoq avec Alain Delon comme passager.