Rétromobile 2016 – Lamborghini Miura S de 1970

Rétromobile 2016 – Lamborghini Miura S de 1970

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Une sublime Lamborghini Miura S de 1970 était présentée sur le stand Artcurial au salon Rétromobile 2016, dans une livrée bordeaux « Rubino Rosso ».

On ne reviendra pas sur les courroux de Ferruccio Lamborghini, insatisfait par les déboires rencontrés sur ses Ferrari. Mal accueilli par son voisin de Maranello, il décide de fonder en 1963 sa propre marque dont l’emblème est un taureau de combat : le cheval cabré n’a qu’à bien se tenir… La 350 GT constitue une belle première réalisation mais c’est bien l’arrivée de la Miura en 1966 qui jette un pavé dans la mare. La voiture arbore une superbe ligne racée et gracieuse signée Marcello Gandini, nouvellement promu responsable du style chez Bertone, tout en affirmant un caractère digne d’une bête de course. La voiture surprend également par son architecture: en effet, autour de la cellule centrale, s’articulent les capots avant et arrière, à la manière d’une auto de compétition. En outre, le remarquable V12 de 3,9 l. de cylindrée y est implanté en position centrale arrière, ce qui permet d’obtenir une excellente répartition des masses. Ce moteur qui développe 350 ch, associé au poids de moins d’une tonne lui autorise des accélérations incroyables et une vitesse de pointe de 280 km/h, ce qui fait d’elle la voiture de série la plus rapide du monde lors de sa présentation.

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En 1968, est présentée la nouvelle Lamborghini Miura S. Évolution de la précédente, les différences sont plus nombreuses qu’on peut l’imaginer. L’équipement s’améliore, le confort également, ainsi que les dimensions et le poids, en légère progression. Mais surtout, l’auto voit ses performances grimper : avec 370 ch., elle gagne encore quelques km/h et le 0 à 100 km/h tangente désormais les 5 secondes, du jamais vu sur une auto immatriculée !

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Cette Lamborghini Miura S est sortie de l’usine de Santa Agata le 22 septembre 1969 équipée de la climatisation, des freins ventilés et des triangles avant renforcés. Elle était alors peinte en ‘Verde Miura’, intérieur en simili cuir noir et a été livrée neuve en Italie à un certain Signore Marinese. Elle a aujourd’hui conservé son intérieur d’origine mais la carrosserie a été repeinte en « bordeaux – Rubino Rosso ».

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L’ancien propriétaire, un collectionneur parisien, passionné de belles italiennes, en fait l’acquisition auprès d’un garagiste, Monsieur Eclaron en Haute-Marne en 1980 ; elle avait alors 28 000 km d’origine et était accompagnée d’un second moteur entièrement refait sur palette. Il ne l’immatricule à son nom qu’en 1992. De 1980 à 1992, il roulait avec ses plaques W garage. Au milieu des années 80, il casse le moteur, celui d’origine qui portait le numéro 30418, qu’il remplace par celui fourni sur palette et refait. Celui-ci porte le numéro frappé  » CO 345″. Bien que ce numéro ne correspond pas à une numérotation Miura, il en reste qu’il s’agit bien d’un moteur du modèle. Il faut préciser qu’à l’époque personne ne portait quelque importance que ce soit au fait qu’une voiture était mue par son moteur d’origine ! Le but était de rouler !

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Depuis son achat, l’ancien propriétaire a procédé à un entretien courant classique, avec changement de l’embrayage, du maître-cylindre, des amortisseurs, des freins et disques de freins ‘il y a quelques années’. Egalement, la Miura de la vente est dotée d’un allumage électronique et une transformation qui, en cas de pointaux de carburateurs bouchés, permet à l’essence refoulé de revenir au réservoir. Il s’agissait effectivement d’un problème souvent rencontré sur ce modèle et cette transformation permettait d’éviter les risques d’incendie. Il s’agit d’une voiture qui n’a jamais été réellement restaurée, avec ses quelques traces de corrosion de surface en bas du capot arrière, ses coups de portes, ses quelques griffures ou légers enfoncements.

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Son propriétaire de quelques 70 printemps,  » un ancien « , comme on surnomme avec respect un homme qui a vécu la grande époque et qui entretenait lui-même sa voiture, dont la seule préoccupation était la mécanique de la bête, me dit dans un accent  » titi parisien  » à la Jean Gabin :  » La Miura se conduit comme un jouet, derrière son volant, on est comme dans du velours et quand les 12 gamins (cylindres vous aurez compris) se dégèlent, elle monte aux arbres « . Démarrage au quart de tour, pression d’huile impeccable et, après quelques kilomètres, l’huile à température, elle prend ses tours avec bonheur en enroulant les virages avec grande dextérité. Cette Miura est bien équilibrée lui donnant une excellente tenue de route. Le propriétaire la conduit comme un vélo, il la connaît par cœur.  » La semaine dernière, rajoute-t-il, j’avais un rendez-vous à Bordeaux, je suis parti avec. Elle a fait l’aller-retour sans sourciller! »

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Bref, aujourd’hui le compteur affiche près de 54 000 km, elle a toujours roulé mais n’a jamais été restaurée. Elle est dans son jus d’origine. La Miura possède des numéros cachés sur tous les ouvrants. Le capot arrière porte le numéro 525 avec des ailettes frappées des numéros de 1 à 6 dans l’ordre de montage. Les deux poignées de porte sont frappés du numéro 383. Quant au capot avant, il est impossible de distinguer son numéro à cause de la peinture.

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Cette Miura S a la grande qualité d’avoir été entretenue par un passionné de la première heure. Il s’agit d’une des dernières Miura S entre les mains de son même propriétaire depuis plus de 35 ans. Elle a le charme de l’originalité, de l’histoire vécue.

Châssis n°4239
Production n°414
Moteur n°CO 345

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Passionné de tout ce qui roule, vole et flotte.

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